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BOLOGN[A] FERROVIA 26 1-93 3S
Monsieur Gust Vermeylen
81 rue Pachéco
Bruxelles.
Belgio
BRUXELLES 1 27 JANV 8-S
  • Jus. Walter-Suarès.
  • Anat. Fr.
  • Walter
  • Suarès
  • France
 
Cher Gust,
Je commence dès aujourd'hui à t'écrire: je me trouve dans un de ces jours agaçants où les mots ne viennent pas, où il n'y a pas moyen de mettre sur pied une phrase.
Je ne suis pas parvenu à écrire un iota de la Vie impossible. J'ai voulu commencer une lettre à H[ector] Denis: ça ne marche pas davantage. Aussi je n'ai d'autre ressource que de me plaindre à toi: si mes phrases sont mal foutues tu m'excuseras.
Hier j'ai écrit une page de la Vie impossible en 5 heures. Ça va bien lentement, mais c'est un travail absorbant & retapant quand même. A ce propos, une consultation; j'indique les vagues réminiscences qui reviennent à Maurice de son enfance: "..... des souffrances & de trop tendres caresses maternelles, des pas silencieux autour de lui, des mains infirmières frôlant ses tempes." Ce terme: infirmières te paraît-il suffisant pour exprimer ce qu'ont de doux, de léger, de velouté, & en même temps de soucieux, d'anxieux les mains des mères errant sur le front malade de leur enfant? N'en connaîtrais-tu pas un autre plus complet, plus suggestif?
— J'ai terminé ma relecture de l'Education sentimentale. La 3° partie est surtout belle avec les scènes de révolution, les descriptions de la fôret de Fontainebleau, etc. Quel dégoût s'élève de tout cela contre les politiciens de tout rang & de toute caste & quelle nausée de l'existence inutile & de la vaine agitation qu'on appelle vulgairement l'action.
[2]
Comme je n'étais pas bon à créer aujourd'hui j'ai lu abondamment: j'ai commencé l'Histoire des Treize de Balzac: Ferragus, chef des dévorants. Ça sent un peu trop le roman d'aventures: il y a trop d'assassinats, d'empoisonnements, etc. là-dedans, puis l'auteur intervient souvent mal à propos; c'est mal bâti par dessus le marché, & d'un excessif par moments! Des phrases de ce gout[-]ci: "Paris est une créature; chaque homme, chaque fraction de maison est un lobe du tissu cellulaire de cette grande courtisane." A la fin il y a de belles pages, mais qui sont tout-à-fait des hors d'oeuvre sur le "Dies irae", puis sur le Père Lachaise[.] Il y a là le portrait du concierge du cimetière impayable: "Il est un personnage...... Il ne comparaît que dans les cas graves: un mort pris pour un autre, un mort assassiné, une exhumation, un mort qui renaît. Le buste du roi règnant est dans la salle, & il garde peut-être les anciens bustes royaux, impériaux, quasi royaux dans quelque armoire, espèce de petit Père-Lachaise pour les révolutions."
— Sais-tu que tu es un bon bougre & que ta lettre m'a excessivement réjoui? Que d'avantures! Miss Mousseline, son amie, Julie Cuypers... que sais-je! Je finirai par m'écrier comme Flaubert (Correspondance IV. p.302) "Trop de putains!" Tu me dis que tu te délictes dans les Chants de Maldoror: ça me donne envie de relire ce bouquin qui m'avait été en grande partie insupportable, si bien que je n'en ai jamais lu que les deux premiers chants.
— Je n'ai encore rien reçu de ce cher Mane — J'attends aussi la Revue V[an Nu en Straks] avec une impatience que je n'hésiterai pas à qualifier de légitime[.]
— Il fait un temps ici! Crédieu que de neige! J'en ai rarement vu autant chez nous: il y en a des collines au milieu des rues. Le Neptune de Jean de Bologne est épatant avec sa toque blanche & sa pélerine de neige. Il y a des gens qui ont la louable habitude de jeter la neige bas de leur toit: ce qui donne en réduction le spectacle d'une avalanche. Il ne fait pas bon se promener au milieu des rues: on risque d'être enseveli.
Ce doux loufoque d'Alfred a passé son après-midi d'hier a construire un bonhomme ou plutôt une bonne femme de neige, aidé par ce cher Lodewijk.[1] Elle n'est pas de la dernière élégance de forme: c'est une robuste germaine, un peu "plump" comme cette grosse servante de cabaret qui siège sur le Niederwald. Ensuite Köttlitz & Louis ont fait une glissoire gigantesque laquelle a été cause que notre concierge a fait [3] deux chutes: il ne s'est pas cassé la cuisse heureusement. Tu vois que nous sommes parfois d'un doux gagaïsme[.]
— Une lecture qui m'enthousiasme toujours, c'est Pétrone. Quelle géniale crapule! Il représente un type de poète lequel ne peut pas causer dix minutes sans réciter des vers: aussi le lapide-t-on sous les portiques. Il y a des scènes impayables: un certain Ascylte qui va au bain en compagnie de son mignon. Celui-ci se sauve à un moment. Ascylte ne le voyant plus bondit tout nu hors du bain en gueulant; "illum frequentia ingens circumvenit cum plausu & admiratione timidissima. Habebat enim inguinum pondus tam grande, ut ipsum hominem laciniam fascini crederes. O juvenem laboriosum! puto illum pridie incipere, postero die finire."[2] Quelles trouvailles d'expressions, hein?
— Je trouve dans Flaubert (Corresp[ondance] IV. 239) une autre phrase que je te dédie:
"Votre lettre m'a réjoui, jeune homme! "Mais je vous engage à vous modérer dans l'intérêt de la littérature."!!!
Dimanche 22. Matin.
Voilà cinq jours que j'ai commencé cette lettre & je n'y ai pas encore ajouté un mot, je ne sais pourquoi. A quoi donc ai-je passé mes journées? je n'en ai plus la notion exacte. Je sais qu'avant-hier j'ai travaillé cinq heures de suite à la "Vie impossible" & que je suis parvenu à écrire à peu près une page!
Je viens de recevoir une courte lettre de Mane où il me dit: "Le mois qui s'est écoulé est riche en péripéties dramatiques; j'ai souffert moralement & physiquement. Quel dommage que j'ai juré de ne confier à personne la cause de tout ça." On n'est pas plus sphinx.
J'ai reçu la Revue universitaire où j'ai lu un article absolument juif de Lévy sur la thèse de mon frère;[3] le premier paragraphe est plein de petites perfidies: on voit bien quel sentiment pousse le juif en question. Hirsch — encore un juif, grand Dieu! — nous a écrit à Alfred & à moi une carte où il nous pressait de lui envoyer une chronique italienne. Inutile de te dire qu'une Revue qui laisse imprimer de pareilles choses sur mon frère ne verra pas une ligne de moi.[4] Je serais du reste trop bon de perdre mon temps pour ces gens-là: j'ai mieux à faire. — Ce qui m'a superlativement réjoui c'est l'articulet élogieux sur les Rhytmes gris & roses de Ketels!![5] "Ah! Nom de Dieu de Nom de Dieu de nom de Dieu!" comme dit Ajalbert. Faut lire ça! Cet être qui s'inspire de Musset. Je ne connais rien d'aussi plat [4] ni d'aussi bête! Il y a aussi le compte-rendu des travaux du C[ercle Universitaire] par Michel Huisman,[6] lequel est un chef-d'oeuvre de style journalistique mal digéré. Et la couverture de la Revue avec: "ce numéro contient 80 pages au lieu de 32" & "l'abondance des matières nous oblige ..., etc." Ils sont complets maintenant & d'un juif intense, concentré & solidement puant.
— Dans quinze jours je serai probablement à Nice,[7] les fêtes du Carnaval commençant très tôt & finissant au moment où elles commencent chez nous.
Mardi 24.
Une journée d'embêtement aujourd'hui! J'ai passé mon après-midi à étudier de la myologie ce qui m'a donné mal à la tête. J'ai pâli sur le Deltoide, le Sotto Scapolare, le grande rotondo & le piccolo rotondo, & autres machines aussi amusantes pour me préparer à la dissection du soir: & ce soir à l'amphithéâtre j'ai trouvé quelques vagues morceaux de cadavre & autour de chaque morceau quatre ou cinq types qui travaillaient[,] ce qui est un aussi beau tour de force que de se tenir en équilibre à cinq sur une assiette! Je suis filé jugeant que je n'allais pas là pour regarder les autres travailler; je suis allé dans un café lire les journaux, voir où en est l'affaire du Panama, etc. Et j'ai vu avec plaisir que ça marchait toujours bien & que l'égout financier dégorgeait sans fatigue ses immondices. En fait de journaux français j'en suis réduit à lire l'Illustration & je connais peu de revue aussi nauséeuse, aussi gagaïque sous tous les rapports, depuis la couverture où se promènent des caricatures idiotes jusqu'aux petites maximes où sont réunies les bêtises prononcées par les grands hommes du jour. J'ai lu aussi dans le journal des Débats un feuilleton de Jules Lemaître sur la dernière soirée du théâtre Libre où l'on jouait une pièce d'un Norvégien, Strindberg, intitulée: Mademoiselle Julie. Lemaître faisait des phrases & des circonlocutions durant trois colonnes pour dire qu'il ne trouvait pas la pièce mauvaise, mais qu'il ne la trouvait pas bonne non plus! D'après le résumé qu'il en donne je la trouve détestable bourrée de gros naturalisme & n'ayant que des très lointains rapports avec l'ibsénisme. Quant à cette critique de Lemaître elle est réellement cuistre, presque "sarceyeuse !" — Ce qui m'amuse dans le procès de Panama, c'est la défaveur d'Eiffel & de sa grande breloque de tour que les français toujours versatiles conspuent après l'avoir admirée. Les peuples sont bien bêtes, tout de même!
— Il paraît que nos vacances commencent déjà Samedi, ce qui fait que je [5] filerai probablement dès les premiers jours de février si j'ai reçu des picaillons. Alfred ira sans doute à Rome où il y a un congrès d'étudiants italiens. Tu comprends que je n'ai guère songé à l'accompagner, d'abord parce que nos manières de voyager sont passablement antithétiques & puis quand j'irai à Rome je ferai Naples en même temps & j'y resterai plus que huit jours![7]
Les étudiants d'ici parlent de grandes réformes à faire dans l'enseignement: les uns veulent supprimer les facultés de droit & de lettres, je n'ai jamais su pourquoi; d'autres demandent la suppression des cours officiels: il n'y aurait plus que des cours libres & que des Privatdocent; d'autres veulent proclamer la libre entrée à l'Université, sans obligation d'avoir fait des études moyennes; enfin il en est qui souhaitent la suppression complète des Universités. J'entends discuter autour de moi toutes ces bêtises qui ne m'arrivent plus aux oreilles que comme un vain bruit lointain! Il me semble que jamais de ma vie je ne me suis senti pareillement entouré, circonvenu par la bêtise. Il me vient un dégoût colossal de ce qui n'est pas mes études, de ce qui ne se rapporte pas à mon oeuvre. J'ai des envies de ne plus voir personne de mes semblables, de m'enfermer dans ma chambre & de n'en plus sortir. J'ai peur que la nostalgie ne me prenne.
Et toi tu ne m'écris plus? Voici plus d'une semaine que je n'ai plus rien reçu de toi! Il est vrai que je t'avais promis de t'écrire prochainement, dans ma carte, "Prochainement" quelle ironie! il y a une semaine que je te disais cela! Mais cette semaine a été si complètement, si totalement vide d'évènements intéressants! Les lettres que je reçois de Bruxelles sont les seules choses raisonnables qui me viennent du dehors.
Ne me gronde pas de ma mauvaise humeur, je n'y puis rien, & je la crois plus physique que morale: j'ai l'estomac perpétuellement patraque & demeure diablement nerveux. Ce que peut tout de même sur nous la façon dont nous nous nourrissons! Ça rabat joliment l'orgeuil de se sentir à la merci d'un viscère qui fonctionne mal. Je ne cesse pas de travailler cependant: la Vie impossible avance, mais comme un limaçon. Je deviens d'un exigeant pour moi-même: plus rien ne me contente & je crains bien que mes remaniements ne deviennent un bouleversement total. Quand donc cela sera-t-il fini? Mais que m'importe! Après cela il faudra en commencer un autre & se presser son pauvre cerveau douloureusement.
— Je vais faire de l'Anatomie comparée ce soir: j'espère que ça m'endormira. — J'ai des insomnies: je ne parviens plus à fermer l'oeil [6] avant deux heures du matin, même quand je me couche avant minuit. Je me lève tard en conséquence!
Mercredi 25.
Je n'ai encore rien reçu de toi aujourd'hui, vieux bougre. Ça me désespère. Quoiqu'il arrive je t'expédierai demain cette épître. Ma journée a encore été passablement vide. La dernière nuit je me suis couché à 11½ heures: avant trois heures du matin je ne suis pas parvenu à fermer l'oeil. Tu connais sans doute la souffrance de ces insomnies: on se tourne & on se retourne dans son lit, on se met sur le dos, sur le flanc, on ferme les yeux, on reste immobile: rien n'y fait. Mille pensées éparses vous poursuivent, se succédent dans l'esprit sans interruption sans qu'on ait la force d'en immobiliser aucune. — Le matin je me suis éveillé qu'il était 10½ h. J'ai été au cours de Ciaccio (anatomie comparée) m'abrutir: il est plus ramoli que jamais; ça devient du gagaïsme intense & suraigu. Je n'irai plus souvent à ce cours[-]là. L'aprés-midi je me suis promené une heure ou deux avec Lodewijk: le temps est superbe: il fait éblouissant de lumière grâce à la neige qui réverbère un soleil chaud & clair, non pas un soleil anémique comme nos soleils d'hiver. — Ce soir, au dîner, j'ai eu le malheur de me jeter dans une discussion avec Alfred & Hermann[8] lesquels prétendaient qu'il ne devrait être permis à personne de faire enterrer les cadavres de leurs parents, que tous les cadavres devraient être remis aux hôpitaux & aux amphithéâtres pour instruire les étudiants; puis je me suis entendu dire que dans ce siècle de posivitisme les gens qui allaient au cimetière déposer des couronnes sur la tombe de leurs morts aimés étaient des gens arriérés, superstitieux; je me suis entendu traité de rétrograde en compagnie de De Raet qui avait eu le malheur d'être de mon avis. Tout ça m'a considérablement agacé: c'est peut-être bête, mais je n'y puis rien! Et je tâche de me remettre en lisant la Correspondance de Flaubert & en buvant du thé. Je me suis commandé Bouvard & Pécuchet & Par les Champs & par les Gréves: j'aurai ainsi tout Flaubert (sauf le théâtre): je crois que je connaîtrai bien son oeuvre: je la pioche sérieusement & avec joie. Voilà un homme qui ne vous donne pas de désillusion, qui est le plus sincère, le plus artiste des artistes (dans le beau sens du mot)[.]
Je continue à lire de la littérature italienne: même l'ancienne ne m'enthousiasme pas outre mesure. Boccace par example m'endort: quel bavard! Jamais je n'ai vu si interminablement ratiociner sur l'amour.
[7]
Je tâche aussi d'avaler des poésies de Ugo Foscolo, qui ne sont guère commodes à comprendre: c'est le romantisme italien. — Ce qu'il paraît de revues, de journaux littéraires en Italie c'est prodigieux! Chaque jour il naît une revue: il est vrai qu'il en meurt une chaque jour: ça compense! Et ce sont toujours les mêmes noms que l'on revoit partout & les mêmes blagues qu'on relit & l'on cherche en vain quelqu'un au milieu de ce déluge de nouvellistes!
— En même temps que cette lettre je t'enverrai 3 photographies: deux petites, des instantanées, deux paysages de neige représentant Santo Stefano (celle où l'on ne voit personne), l'autre S[an] Pétronio & la Piazza Vittorio Emmanucle; une grande, un groupe pris dans le jardin de Bouttiau il y a près de deux mois, représentant la colonie belge (pas au complet il est vrai) à Bologne. Le premier personnage à gauche est un parent de la fiancée de Bouttiau (pas belge bien entendu, celui-là); puis vient Bouttiau assis & derrière lui, debout, de profil, Bruers, ensuite Lodewijk[,] Alfred, de Vriese, Hermann, Dupierry & mon honorable personne.
Jeudi 26.
Ta bonne épître, je l'ai trouvée ce matin au saut du lit & elle m'a mis dans un état d'âme plus raisonnable que celui des jours précédents. Tu es un zig tout de même & la moindre de tes pensées m'intéresse infiniment plus que tous les "vastes problèmes sociaux" & autres blagues dont mon prochain me régale journellement. — Epatante l'aventure avec Blanche Chalvignac puisqu'il faut l'appeler par son nom, dite Miss Mousseline. "Fortsetzüng folgt" j'espère. Cette histoire me fait l'effet d'un roman, excellent je me hâte de le proclamer, qu'on me servirait par tranche hebdomadaire: je suis impatient de connaître la suite!
— Un mot à propos de Mallarmé: je ne songe pas à contester ses bonnes intentions, je les admire même. Mais il me fait l'effet d'un de ces architectes qui n'a aucune notion ni de la qualité, ni de la résistance des matériaux, qui élève à priori un monument magnifique, mais qui s'aperçoit au moment de commencer qu'il n'existe pas sur terre des matériaux pouvant réaliser l'oeuvre. Rier de si déplorable que les théories en littérature: elles ne sont possibles qu'après coup, quand les oeuvres sont achevées, & encore ne doivent-elles pas songer à s'imposer. —Sans les oser comparer aux poèmes en prose de Baudelaire, je goûte assez la Pipe & le Phénomène futur bien que ce dernier me fasse songer à d'ennuyeuses & harcelantes pensées banales trop souvent entendues... & puis: "du sublime au ridicule il n'y a qu'un pas, Madame" comme dit Heine dans ses Reisebilder. Quant à cette réalisation [8] d'une synthèse de tous les arts par la parole, je n'y crois pas: je te dirai plus tard pourquoi[.] Ça serait trop long à expliquer aujourd'hui.
— Les vacances commençant samedi, après-demain, je partirai probablement mercredi matin 1er février à 3½ h. de l'après-midi & serai le jeudi matin à Nice, premier jour de fête à ce que m'écrit mon frère. Donc tu peux encore m'écrire jusqu'à mercredi matin. Après cela poste restante à Nice. S'il y avait quelque chose de modifié dans mes projets de départ je t'en avertirais entre temps[.][7]
Bonne poignée de mains, vieux frère, je regretterai souvent durant mon voyage de ne pas t'avoir auprès de moi[.] Je vais devenir joliment "ours" pendant ces trois semaines!
Tout à toi
Giacomo
ermite en chambre, rêveur, positiviste renégat, etc. etc[.]
P[ost Scriptum] Tu m'annonçais dans ta précédente lettre que tu allais me parler 1° de ton roman; 2° d'un conte d'Anatole France: le Procurateur de Judée. Et tu ne m'en dis rien cette fois: je proteste avec véhémence.
J[acques]
Et Van Nu en Straks, s.v.p.?!

Annotations

[1] Lodewijk de Raet.
[2] Dwelshauvers bedoelt het derde deel van Petronius' Satyricon, waarin de welbespraakte maar door het publiek weinig geapprecieerde dichter Eumolpius optreedt (Cap. LXXXIII e.v., i.h.b. cap. XC). De geciteerde passage in het badhuis staat in cap. XCII. Zie Titi Petronii arbitri Satyricon quae supersunt, uitg. dr. N. Heinsius en G. Goesius, Utrecht, G. van de Water, 1709), p. 444-445.
[3] Albert Lévy, 'Georges Dwelshauvers : Les principes de l'idéalisme scientifique au point de vue psychologique, historique et logique - Thèse presentée à l'Université Libre de Bruxelles, pour l'obtention du doctorat spécial en philosophie. I vol. de 184 p. Leipzig et Bade, Const.Wild: Paris, C.Fischbacher, 1892.', in: Revue Universitaire, III, 4-5 (15 jan. 1893), p. 190-203.
[5] Jacques Mesnil ('J.M.'), 'Henri Ketels. Rythmes Gris et Roses. I vol. de 70 pages. Bruxelles, A.Castagne, 1893', in: Revue Universitaire, III, 4-5 (15 jan. 1893), p. 204. Zie ook brief 237bis (1892) (noot 5).
[6] Michel Huisman, 'Cercle Universitaire (Bruxelles)', in: Revue Universitaire, III, 3 (15 dec. 1892), p. 116-118.
[7] Zie brief 32 (passage geschreven op 4 februari.
[8] Alfred Walravens en Hermann Koettlitz.

Register

Naam - persoon

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Bouttiau, Antoine, Marie Joseph (° Thy-le-Château, 1859-11-17 - ✝ Bologna,)

Ingenieur. Directeur van de stoomtram in Bologna.

Huwde er op 08/02/1893 met Livia Fantini.

Bruers, Emmanuel (° Schaarbeek, 1846-07-21 - ✝ Bologna,)

Arts.

Vertrok in 1865 naar Bologna, waar hij vijf jaar medicijnen studeerde. Was in 1892 hoofd van de kraamafdeling in het ziekenhuis van Bologna. Verwierf de Italiaanse nationaliteit. Uit zijn huwelijk met Pia, een Italiaanse, werden een dochter, Paolina, en twee zonen, Antonino en Gothardo, geboren.

Ciaccio, Giuseppe (°)

Anatomist.

Mogelijk vader van de patholoog Carmelo Ciaccio, die vanaf 1909 te Messina doceerde.

Verder onbekend.

Cuypers, Julia (° St.-Jans-Molenbeek, 1872-09-04 - ✝ Amsterdam, 1952-04-13)

Toneelspeelster.

Denis, Hector (° Braine-le-Comte, 1842-04-20 - ✝ Brussel, 1913-05-10)

Socioloog en politicus.

Sterk geïnspireerd door de geschriften van markies de Condorcet, P.-J.Proudhon en A.Comte. Sedert 1878 hoogleraar aan de ULB, waar hij van 1892 tot 1894 ook rector was. Directeur van het Instituut Solvay (1897 - 1902). Socialistisch volksvertegenwoordiger (1894 - 1913). Had als theoreticus een aanzienlijke invloed op de Belgische anarchistische en socialistische bewegingen.

Devriese, Alfred Edmond (° Halle (Brussel), 1864-05-22 - ✝ ? na,)

Oogarts.

Deed Atheneumstudies te Brussel. In 1882-85 met onderscheiding kandidaat wetenschappen, in 1884-86 kandidaat medicijnen (aan de ULB). Na een eerste doctoraat aan de ULB in 1886-1887, studeerde hij medicijnen verder in Bologna van 1886 tot 1889 (einddiploma). Specialiseerde zich mogelijk daarna nog als oogarts. Werd ambtshalve geschrapt te St.-Joost-ten-Node op 26/10/1901, met onbekende bestemming verdwenen.

Dupierry

? - ?

Voorlopig geen informatie.

Dwelshauvers, Georges (° Brussel, 1866-09-06 - ✝ Parijs ?/?/, 1937)

Filosoof.

Broer van Jacques Dwelshauvers. Studeerde aan de ULB. Verbleef lange tijd in Duitsland waar hij leerling was van W. Wundt (deed o.m. filosofie aan de universiteit van Heidelberg van april 1891 tot het eind van het zomersemester). Werd in 1892 te Brussel speciaal doctor in de wijsbegeerte met zijn thesis Les principes de l'idéalisme scientifique, nadat een eerste proefschrift Psychologie de l'apperception et recherches expérimentales sur l'attention. Essai de psychologie physiologique. gebaseerd op zijn onderzoekingen in het laboratorium voor experimentele psychologie van W. Wundt, op principiële gronden was geweigerd. Was achtereenvolgens hoogleraar aan de ULB (1893-1918), aan de Catalaanse Universiteit te Barcelona (1918-?) en aan het Institut Catholique te Parijs (vanaf 1925). Publiceerde studies over J. Lagneau, H. Bergson en F. Nietzsche. Interesseerde zich ook voor het toneel wat zich uitte in studies over H. Ibsen, een vertaling van Goethes Iphigenies (1903) en een bewerking van Lessings Nathan der Weise (opgevoerd in het Théâtre du Parc te Brussel, 1904); schreef zelf ook een drama Ino (1913), geïnspireerd op Oedipus koning van Sophocles.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Hirsch, Arthur (° Brussel, 1873-03-14 - ✝ St.-Gillis (Brussel), 1933-03-16)

Advocaat.

Studeerde aan de ULB, waar hij bevriend werd met A.Vermeylen. Was adjunct-secretaris van de Union des Etudiants en Philosophie, met Vermeylen als voorzitter. Behoorde tot de abonnenten van Van Nu en Straks.

Koettlitz, Hermann (° Brussel, 1871-11-09 - ✝ Ukkel, 1950-03-27)

Geneesheer-chirurg.

Broer van Clara en Eugène Köttlitz. Studiegenoot van Frits Sano, Jacques Mesnil en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef ook met J.Dwelshauvers en A.Walravens vijf jaar (1892 tot 1896) in Bologna als beursstudent van de Jean Jacobsstichting. Promoveerde in 1908 te Brussel tot 'docteur spécial en sciences medico-chirurgicales'.

Lemaitre, Jules (° Loiret, 1853 - ✝ Parijs, 1914)

Criticus.

Raet, Lodewijk De (° Brussel, 1870-02-17 - ✝ Vorst (Brussel), 1914-11-24)

Economist.

Studiegenoot van A.Vermeylen en J.Dwelshauvers op het Brussels Atheneum en aan de ULB, medestudent van J.Dwelshauvers, A.Walravens en H.Köttlitz in het Collegio dei Fiammenghi in Bologna (J.Jacobsstichting) in 1892-1893.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.

Titel - krant/tijdschrift

Revue Universitaire

1891 -1898

Maandblad met enkele onderbrekingen in Brussel verschenen.

Werd achtereenvolgens uitgegeven door H. Lamertin en Weduwe Ferd. Larcier. De redactie berustte in 1891 bij de Brusselse student in de rechten E.Vinck en in 1892 bij zijn studiegenoot A.Hirsch; vanaf 1893 werd de redactie waargenomen door een driemanschap dat de universiteiten Brussel, Gent en Luik vertegenwoordigde. De stichting van de Revue Universitaire ging uit van de in 1887 te Brussel opgerichte Cercle Universitaire, die het contact en de samenwerking tussen enerzijds studenten en professoren en anderzijds tussen de verschillende faculteiten en zelfs universiteiten wilde stimuleren. Door de medewerking van professoren, docenten en studenten uit Gent, Brussel en Luik, fungeerde het inderdaad enige tijd als wetenschappelijk orgaan van deze drie universiteiten. Toch bleef de nadruk vallen op de activiteiten in de Brusselse universiteit. Na 1894 bevatte het tenslotte grotendeels nog slechts artikels en inlichtingen over de Université. Nouvelle (Brussel), omdat de meeste professoren, uit protest tegen de aandacht die de Revue aan deze alternatieve universiteit schonk, hun medewerking drastisch inkrompen.

Naam - instituut/vereniging

Theatre-libre (° 1887 - ✝ –, 1896)

Parijs theater.

Werd opgericht door A.Antoine, die vernieuwing wou brengen in het in conventies vastgelopen Parij se schouwburgleven. Het specialiseerde zich in het brengen van niet eerder vertoonde of weinig gekende stukken hetzij van buitenlanders (b.v. Tolstoj, Toergenjev, Ibsen, Strindberg), hetzij van eigen jonge debuterende auteurs of van auteurs uit de naturalistische school, van wie het werk elders niet aan bod kwam. Behalve een afwijkend repertoire, hield Antoine er ook eigen regieopvattingen op na: zo moesten zijn acteurs alle rollen spelen (i.t.t. de officiële theaters waar men typerollen speelde) en moesten hun kostumering, spel en diktie zo natuurgetrouw mogelijk zijn. Het Théâtre-Libre kende onmiddellijk grote bijval. Zijn faam verspreidde zich snel over Europa, zodat nog voor het einde van de eeuw op verschillende plaatsen gelijkaardige theaters werden opgericht, zo o.m. te Berlijn en Zürich (Die Freie Bühne) en te Londen (The Independent Theatre). In 1896 werd het door Antoine zelf omgevormd en herdoopt in Theâtre-Antoine, dat - zij het met meer omzichtigheid en zin voor zakelijk succes - de traditie van het Théâtre-Libre voortzette.

Indextermen

Naam - instituut/vereniging

Cercle Universitaire Brussel
Théâtre-Libre d'Antoine
Universiteit Bologna

Naam - persoon

Ajalbert, Jean
Balzac, Honoré de
Baudelaire, Charles
Boccaccio, Giovanni
Bom, Emmanuel de
Bouttiau, Antoine
Bruers, Emmanuel
Ciaccio, Guiseppe
Cuypers, Julia
Denis, Hector
Devriese, Alfred Edmond
Dupierry
Dwelshauvers, Georges
Dwelshauvers, Jacques
Eiggel, Gustave
Flaubert, Gustave
Foscolo, Ugo
Giambologna
Goesius, G.
Heine, Heinrich
Heinsius, N.
Hirsch, Arthur
Huisman, Michel
Ibsen, Henrik
Ketels, Henri
Koettlitz, Hermann
Lemaître, Jules
Lévy, Albert
Mallarmé, Stéphane
Mousseline, Miss
Musset, Alfred de
Petronius, Gaius Arbiter
Raet, Lodewijk de
Strindberg, August
Vermeylen, August
Walravens, Alfred

Naam - plaats

Bologna
Brussel
Fontainebleau
Napels
Nice
Paris
Rome
Santo Stefano
Utrecht

Naam - uitgever

Water, G. van de

Titel - artikel

Cercle Universitaire (Bruxelles)
Georges Dwelshauvers: Les principes de l'idéalisme scientifique au point de vue psychologique, historique et logique. Thèse presentée à l'Université Libre de Bruxelles, pour l'obtention du doctorat spécial en philosophie
Henri Ketels. Rythmes Gris et Roses. I vol. de 70 pages. Bruxelles, A.Castaigne, 1893

Titel - boek

Bouvard et Pécuchet
Chantes de Maldoror, Les
Correspondance
Education sentimentale, L'
Histoire des Treize
Par les Champs et par les Grèves
Reisebilder
Rythmes gris et roses
Satyricon
Titi Petronii arbitri Satyricon quae supersunt
Vie impossible, La

Titel - gedicht

Phénomène futur, Le
Pipe, La

Titel - krant/tijdschrift

Illustration, L'
Journal des Débats
Revue Universitaire
Van Nu en Straks

Titel - toneelstuk

Fröken Julie