<Resultaat 27 van 1419

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Merci, Cher, pour ta bonne lettre, pleine de toi et de justice. Car, et par essence, tu vois droit suivant une loi éducative, loin d'une naturelle intuition, et tu dis le bien pour nous rares, — et ce n'est hélas point ambition mais exception notre hors les autres à nous — le bien selon notre vie que nous nous sommes donnée...
Et tu travailles, cher, cette très grande joie pour moi de te savoir enfin de retour vers le But, lointain des tangentes mauvaises, où sont les goules. —
Oh! Cher Vieux, crucifions les Barbares, faisons pour notre grand sacrifice au Soleil, notre escalier Aztèque avec la pourriture des mileux, et de nos pieds purs, marchons vers la grande face d'or devant laquelle s'agenouille Antoine.[1] Les paradis, eh bien! ils sont, quoi qu'on en dise, avec raison cent fois tu en parles, ils sont en l'irréel informulé des choses, ces christs nouveaux, qui rachètent les hommes. — Ils sont, et je le sens en cette apocalypse, des plantes et des bêtes, — les superbes plantes, les superbes bêtes, — (oh les trop bons animaux, les très doux tigres, les trop légers éléphants) et surtout les trop peu nocives plantes, qui adorent végétativement, en le silence des en dedans, pour l'éternelle incompréhension des imbiciles, les plantes vengeresses, les bêtes rédemptrices, sous le ciel imminent des foudres pour la déstruction des sodomesques planètes. —
Et nous, nous renouvellerons, selon toi en des printemps, selon moi en la magie des éthers, vers les conceptions qui dorment au livre sur lequel est endormi l'agneau dans le sommeil des grands fermoirs mystiques, et aussi vers l'enfantin missel de notre Passion selon la vie.[2]
Alors, et tu le dis, elle serait pourtant cette béatitude, cette sérénité chez Ceuxlà, les Forts? Et la gaité, aussi, dans la mise bas d'une définitive conception, immaculée, l'impossible enfantement du Vierge.
Tant mieux, et cette superbe vengeance: rire plus Fort que les idiots en la loyauté d'une gaité divine, rire comme eux intéllectuellement. Au fait, les maîtres en Sapience, et sans plus loin aller, le maître Rabelais; qu'est ce sinon du rire, et, un je ne sais quoi évoque le "de qui se fout-on ici?".
Puis, logiquement, pourquoi point les penseurs très gais, les imbéciles très-tristes; est ce que par hasard le vide peut-être gai? "En fait de choses folles, et absolument amusantes celle-ci, aujourd'hui 5 mai j'ai 28 ans. Pour me rejouir copieusement je me suis en guise de Bouquet adressé cette petite complainte:
Il avait l'age des 28 ans
Il connaissait ses parents
Il aura dans deux ans trente ans
(Il avait déjà fait un enfant.)
Il sembêtait cordialement
Ca-pourrait durer encore longtemps
Dans le bonhomme il n'y avait rien dedans.
Alé! la Vieille-bête. — (quartier de l'abatoire)

C'est un peu flueur-blanche, mais très joli tout de même, comme tu vois. —
Paternellement cela m'a rapporté 100 frs. cette vieillesse d'un an ajoutéé à une autre, moralement cela ne m'a rien fait du tout. — Tu vois donc, cher vieux, que nous sommes en bonne voie, "d'atteindre à une vieillesse avancée". Comme credit aux pompes funèbres. Le Bi[3] dirait "Il y a encore de beaux jours de la France" —Quel sait!
Je me suis procuré, les romances sans paroles de Verlaine (rare) avec portrait,[4] une tête ignôble de Béranger touché dans l'enfance, et la pédérastie; un vrai pourri quoi! Le livre très désillusion. Ici, et je te le confesse, un gros chagrin, je suis possesseur de l'imitation de Notre Dame la lune de Laforgue; horriblement mauvais; très cher, à part deux dizaînes de vers; mais là, banal et quelconque au dela de tout. Du Banville les occidentales; j'ai grand peur d'être devenu idiot, mais je ne puis gober ça. —
Une chose bête pour finir: le clair de lune (journal de chantage) a fait sur [Jeung] un long article abominable qu'a fait sensation en ville. — Ce qui est dit la dedans est absolument révoltant, il y a un passage où l'on fait intervenir le vieux et la vieille d'une façon absolument ignôble, Pierre est compris la chose.[5]
Bobo a pondu sa vieille fille, tu liras ça, et tu pleureras Monsieur! Il y a même des vers la dedans et peut-être bien la fameuse statue, car il l'aura comme il dit, il a du reste tout ce qu'il faut pour cela.[6] Oublie moins de m'écrire régulièrement
et Tibisime
Max

Annotations

[1] Naar Gustave Flaubert, La tentation de Saint-Antoine (Parijs, G. Charpentier, 1874). In 1890 verscheen, eveneens bij Charpentier, een 'definitieve' uitgave.
[2] Zie C. Berg, Max Elskamp et le Bouddhisme (Nancy, Centre européen universitaire, 1969), p. 14. Berg wijst op het cruciale belang van deze passage i.v.m. de genese van de eerstvolgende bundel van Elskamp, Dominical: "La crise des tourments [zie brief 31, noot 3] du poète aura donc abouti à cette conception prèsque mystique du But de l'Art et à une purification spirituelle dont Dominical et les deux receuils suivants seront le résultat."
[3] Waarschijnlijk Léon Biart, schoonbroer van Henry van de Velde, bij wie deze vaak logeerde te Kalmthout.
[4] Paul Verlaine, Romances sans paroles. Ariettes oubliées. Paysages belges. Birds in the night. Aquarelles (Parijs, L. Vanier, 1887). Het boek bevond zich in de bibliotheek van Elskamp; zie A. Art en R. Fayat, Inventaire de la bibliothèque de Max Elskamp léguée à l'Université Libre de Bruxelles (Brussel, Editions de l'Université de Bruxelles, 1973), nr. 1771.
[11] Jules Laforgue, L' imitation de Notre-Dame la lune (Parijs, L. Vanier, 1886). Het boek bevond zich eveneens in de bibliotheek van Elskamp. Zie A. Art en R. Fayat, Inventaire de la bibliothèque de Max Elskamp léguée à l'Université Libre de Bruxelles (Brussel, Editions de l'Université de Bruxelles, 1973), nr. 1181.
[12] Théodore de Banville, Odes funambulesques. Occidentales. Idylles prussiennes (Parijs, G. Charpentier, 1883) (definitieve uitgave). Het boek bevond zich eveneens in de bibliotheek van Elskamp. Zie A. Art en R. Fayat, Inventaire de la bibliothèque de Max Elskamp léguée à l'Université Libre de Bruxelles (Brussel, Editions de l'Université de Bruxelles, 1973), nr. 637.
[5] Niet teruggevonden. Misschien bedoelt Elskamp het artikel Le veloure "Seefhoek" uit Clair de lune, I, nr. 10 (30 april 1890, p. 3), dat zonder namen te noemen vrij uitvoerig een schandaalgevalletje behandelde, dat zich kort tevoren te Antwerpen voordeed en waarbij een aantal personen uit de hogere kringen betrokken was.
[6] Niet teruggevonden.

Register

Naam - persoon

Banville, Théodore De (° Moulins, 1823 - ✝ Parijs, 1891)

Schrijver.

Beranger, Pierre-jean (° Parijs, 1780 - ✝ Parijs, 1857)

Dichter en chansonnier.

Biart, Léon (° Stabroek, 1855-09-09 - ✝ Antwerpen, 1912-06-18)

Wisselagent.

Schoonbroer van Henry van de Velde. In zijn huis te Kalmthout "Villa Vogelenzang", nu "Het Withof" genaamd, voerden H.van de "Velde, die daar vaak verbleef, en A.Vermeylen de beslissende gesprekken die leidden tot de oprichting van Van Nu en Straks. Aan de gevel van het huis werd een gedenkplaat aangebracht met de tekst "Hier werd Van Nu en Straks in 1892 ontworpen".

Elskamp, Max Antoon Maria (° Antwerpen, 1862-05-05 - ✝ Antwerpen, 1931-12-10)

Schrijver. Volkskundige. Stichter van het Volkskundemuseum te Antwerpen.

Laforgue, Jules (° Montevideo, 1860 - ✝ Parijs, 1887)

Dichter.

Velde, Henry Clemens Van De (° Antwerpen, 1863-04-02 - ✝ Zürich, 1957-10-25)

Architect, schilder, sierkunstenaar en essayist. Medeoprichter van Van Nu en Straks. In 1894 gehuwd met Maria Sèthe.

Titel - krant/tijdschrift

Clair De Lune (° 1890 - °)

Geïllustreerd weekblad.

Het eerste nummer verscheen te Brussel op 23 februari 1890. De artikelen werden óf niet ondertekend óf onder pseudoniem geschreven en handelen voornamelijk over de aktualiteit die op een luchtige humoristische wijze benaderd werd. Vanaf juni 1890 verscheen ook regelmatig een rubriek, getiteld "La semaine d'Anvers"; over letterkunde werd zelden gesproken. Het blad bestond nog in 1891.