Calmpthout Samedi soir.
[1]
Il me tardait d'être ici, mon tout cher Toorop, pour pouvoir encore te remercier de ce tant cordial et affectueux acceuil que je reçus chez toi.[2]
Ces journées passées près de toi — dans ces merveilleux paysages seront inoubliables et aujourd'hui que je trouve la maison vide — ma soeur est aux bains de mer avec son mari et ses enfants — j'ai loisir de me souvenir[.]
Le silence d'ici me pèse un peu maintenant — et la solitude m'apparaît comme une étrangère mais avec laquelle il va falloir revivre.
Quand tu viendras en Belgique grand ami — fais le voyage par eau. Il est indiciblement beau.
Je songe à toi et à Madame Toorop et je me sens une grande dette de reconnaissance mais je ne crains rien; je ne crois pas être resté jamais en reste de dévouement.
Mes pensées sont troubles aujourd'hui et je ne trouve rien de mieux — et je voudrais te remercier mieux — à dire. Puis-je te charger de tous mes remerciements pour ceux qui m'ont si chaleureusement fêté. M'a-t[-]on pardonné ce brusque départ dans l'hospitalière maison d'où je t'ai quitté?
Salue pour moi Mr d[e] Bock Mr et Mme Lange
Pour toi, pour Madame Toorop pour ton joyeux petit Charly
mon plus humble dévouement
henry v[an de Velde]
Annotations
[1] I.v.m. de datering op 30 juli 1892: De brief werd geschreven bij zijn thuiskomst in Kalmthout na de lezing 'Le paysan en peinture' van 25 juli in Den Haag; zie brief 112, noot 1 (d). Het moet om zaterdag 30 juli gaan, vermits August Vermeylen in brief 127 van zondag 31 juli aan Emmanuel de Bom zegt op dinsdag 2 augustus Van de Velde in Kalmthout te zullen opzoeken.
