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BOLOGNA FERROVIA 02 [12]-92 5S
Monsieur Gust Vermeylen
81 rue Pachéco
Bruxelles
Belgio
BRUXELLES 1 3 DECE 9-S
 
Cher Gust,
J'ai reçu ce matin ta bonne lettre: inutile de te dire qu'elle m'a fait grand plaisir et qu'elle n'a pu que me rendre impatient d'apprendre la suite de tes péripéties ou plutôt de tes impressions en Hollande. A toi qui viens d'accumuler mille sensations d'Art ma lettre va paraître bien terne, bien peu intéressante moi qui n'ai à te rapporter que des évènements journaliers de la dernière banalité. Je réclame donc ton indulgence, tout comme les chanteuses qui veulent s'attirer un petit succès d'estime!
De Vriese est encore toujours à Bologne: il ne part que demain — paraît-il — pour rentrer à Bruxelles par Florence, Gênes, Nice & Paris. Je l'envie de partir et de voyager et lui nous envie parce que nous restons. "Qui fit, mecenas, ut nemo quam sibi sortem, etc"[.][1]" Il ne nous a plus trop importunés ce brave garçon! Nous l'avons accompagné dimanche à Casalecchio, un charmant village à une lieue de Bologne: la route suit tout le temps le pied des montagnes: mais un peu au-delà de Melancello les montagnes s'ouvrent, s'éloignent, se déploient en amphithéâtre et l'on aperçoit Casalecchio qui commande la vallée du Reno: c'est aussi le chemin de Florence. La route passe sur un pont dont les arches énormes semblent emphatiques: car on sauterait aisément à pieds joints le Reno qui passe dessous. A cette époque de l'année ce n'est en effet qu'un faible ruisseau qui coule au milieu d'un lit de galets énorme, de cent mètres de largeur qui fait prévoir [2] quelles dimensions le torrent prend parfois. Par le temps d'une absolue pureté qu'il faisait dimanche il était délicieux ce village italien avec ses hautes maisons roses deux fenêtres desquelles pendaient de ces étoffes aux violentes couleurs si aimées en Italie. Nous avons bu là du Lambrusco un vin rouge qui vivement pétille quand on le verse, dans un café tenu par une superbe femme dont les formes rebondies mettaient Köttlitz dans un violent état d'éréthisme.
Le même jour dîner superbe au collège où assistaient De Vriese, Bouthiau, Bruers et ce cher Agostino: on a largement boustifaillé. De Vriese a fait plus de calembours que jamais & a recommencé ses grandes théories sur les femmes: et il a été soutenu par Agostino et par monsieur Bruers, ce pauvre cocu qui aurait en effet quelque raison de maudire les femmes, s'il les jugeait toutes d'après la sienne. Bouthiau qui est fiancé se taisait & Don Luigi avec une onction très sacerdotale déclarait que lui pensait du bien des femmes. Aussi une tempête d'exclamations a accueilli De Vriese quand il a déclaré être de la ligue des droits de la femme. Je crois même qu'il est du comité, circonstance aggravante, en compagnie de Eugène Köttlitz "ingénieur", ce suave & doux Lafontaine, Melle Popelin, Anna Boch, et d'autres mammifères.
Cette après-midi — par un temps tout aussi superbe — nous sommes allés chez Bouthiau prendre la photographie des Belges réunis de Bologne, c'est-à-dire nous quatre, De Vriese, Bouthiau, Bruers et un certain Dupierry, directeur des trams à chevaux. Ça formait un beau groupe, c'est incontestable. Je tâcherai de t'envoyer un exemplaire. Je suppose que tu as reçu les deux groupes que je t'ai envoyés il y a près de 3 semaines, bien que tu ne m'en dises rien dans ta lettre.
Nous sommes définitivement inscrits à l'Université moi en 2e année, Alfred & Hermann en 3e. Nous avons notre "tessera" et nous avons chacun touché 90 fr. comme "droit de premier vêtement". Je regarde avec stupéfaction tous les billets de banque accumulés dans mon tiroir. Je n'en ai jamais vu tant à la fois: je me fais l'effet d'un Crésus! C'est lundi prochain que les cours commenceront. Je crois que je n'ai qu'une demi[-]douzaine d'heures de cours par semaine plus l'amphithéâtre, deux soirs par semaine au lieu de quatre comme je l'avais cru. Tu le vois, je n'ai pas [3] besoin de me fouler la rate à étudier et à suivre des cours.
Pour m'endurcir j'ai été hier découper à l'amhithéâtre. Ce n'est pas une joie pure, je te le certifie & si mes nerfs supportent assez vaillamment cette mélancolique boucherie, je ne suis pas encore près de tripoter là[-]dedans avec volupté, ni d'y fourrer les dix doigts comme notre ami Köttlitz! As-tu déjà vu un amphithéâtre? Cela fait mal au premier abord la vue de ce cadavre allongé sur le marbre d'une table, maigre, décharné, les côtés saillants comme des cercles de tonneau, les os des hanches pointant violemment, la chair affaissée au ventre, à moitié mutilé déjà, les orbites vidés faisant deux grands trous rouges, la face tailladée déjà par le scalpel, un bras scié dont il ne reste plus qu'un moignon rouge, sanguinolant; à l'épaule une plaque rouge brun de sang caillé où les ciseaux & les lames ont mis les muscles à nu; par endroits la décomposition commence mettant ses jaunes champignoneux, ses verts malades sur la peau brune & mate. La contemplation de ce cadavre m'a fait comprendre l'erreur des médecins qui deviennent matérialistes: ils s'imaginent que cela est encore un homme. Mais cela n'en a plus que la forme extérieure, un vain aspect. A considérer ce corps étendu où tout est affreux, répugnant, où tout ce qui faisait la beauté de l'homme est parti, où les lignes se sont rompues, où leur harmonie est brisée, où toute l'allure familière s'est évanouie sans laisser de traces, on comprend que la chose la plus essentielle, la seule chose essentielle : la vie a disparue et que ce qui faisait qu'on pouvait appeler cette forme: un homme, n'est plus.
— Je me suis fait envoyer de Bruxelles par Moens, avec qui j'entretiens une correspondance suivie, le Prêtre Marié de Barbey.[2] Je suis en train de dévorer les deux volumes de l'oeuvre, oeuvre étrange s'il en fût, qui à première lecture me plaît beaucoup moins que les Diaboliques. D'abord pour la lire et la pénétrer réellement il faudrait avoir une âme complètement catholique qui dût regarder comme le plus horrible des crimes le mariage d'un prêtre qui a jeté le froc aux orties. Quoi qu'on fasse l'horreur de ce péché ne s'impose pas évidente & l'on demeure fondamentalement étranger à l'oeuvre. Bien que l'action se passe au début de ce siècle, les personnages, les sentiments, [4] l'atmosphère appartiennent au moyen-âge. C'est parmi un peuple superstitieux qui croit aux maléfices & aux sorcières, dans une contrée dont les landes se peuplent de spectres, de la pénombre, de crimes, que se meuvent sombreval, le prêtre marié, athée, homme de science, père dont l'amour est inépuisable et qui à notre point de vue serait le plus superbe, le plus vertueux des êtres; Callixte, sa fille, une surangélique créature, diaphane, toute en âme comme les vierges de Beato Angelico, l'abbé Meautis dont la douceur mystique touche au quiétisme, la Malgoigne, une prophétesse repentante, jadis adonnée à la magie, dont les paroles mystérieuses sont pleines de secrets autrefois entrevus. A côté de ces créatures Niel de Nihon le jeune seigneur semble peu intéressant, il détonne et selon l'expression peut-être exagérée de Huysmans (A Rembours p. 210) apporte "l'involontaire comique que dégage la vue d'un petit seigneur de zinc, qui joue du cor en bottes molles, sur le socle d'une pendule." L'oeuvre est très inégale du reste: certaines parties semblent se ressentir de la fatigue de l'auteur ne sachant soutenir l'intensité d'effroi souterrain qui se dégage de bien des scènes... Enfin, je n'ai pas encore fini, loin de là, je t'en reparlerai à l'occasion.
— Tu m'écris que la dernière partie de la Correspondance de Flaubert a paru:[3] je vais me la faire envoyer sans retard; idem cette Anthologie de Stéphane Mallarmé[4] dont tu me parles: une fois de plus je tiens à bien me rendre compte de ce talent[-]là qui a été tant prôné et qui a été salué tout un temps comme un grand chef.
— Un évènement artistique à Bologne: il va venir une troupe de comédie au Teatro Brunetti, laquelle a dans son répertoire la Parisienne de Becque,[5] les Revenants,[6] Sodoms Ende de Wildenbruch,[7] la femme idéale, de Verga,[8] etc. Pourvu qu'ils jouent tout cela & pourvu surtout qu'ils aient de bons acteurs, car en Italie je me défie toujours.
J'ai vu affichée sur les murs l'annonce de l'apparition prochaine d'une nouvelle revue littéraire dont je ne me rappelle plus le titre:[9] mais l'aspect général de l'affiche était pas mal symbolique & rythmique. Nous lirons ça!
[5]
Venerdì 2 Décembre.
J'ai reçu hier une lettre de chez moi où mon frère m'annonce que définitivement il passe sa thèse demain, le 3.[10] Tu assisteras sans doute à cette cérémonie à laquelle je regretterai bien de ne pas me trouver: ne manque pas de m'en parler dans ta prochaine épître.
Mon frère me dit aussi que tu as fait en sa présence une charge à fond contre Huysmans. Diable! je vais te demander "tes raisons". Tu obéis à la parole biblique: "Tu brûleras ce que tu as adoré et tu adoreras ce que tu as brûlé".[11] Il paraît que c'est surtout Là-Bas que tu foudroies de ton mépris. J'attends des explications à ce sujet.
A propos de littérature je lis du Gabriele d'Annunzio: "I Violenti".[12] J'ai lu "la Morte del Duca d'Ofena".[13] Je ne te dirai pas encore que ça m'enthousiasme: mais c'est plus fermement écrit, plus grandement présenté que ce que j'ai lu jusqu'ici. La rumeur du peuple approchant, le vieux duc goutteux, paralytique, bouffé de graisse qui s'inquiète et se sent pris d'une venette terrible quand approche le danger, la cruauté du peuple, l'incendie du palais, la flamme qui anime les tapisseries en les faisant flamber, qui transforme les boiseries en lumineux rubis, tout cela ne manque pas d'une assez belle allure. Le style est en général simple. Cependant, d'après ce que j'ai entendu, le d'Annunzio est considéré ici comme une espèce de décadent, d'extrême, qui parle des "silences verts" et d'autres expressions instrumentistes du même genre.
— Tu ne m'as encore rien dit de l'Exposition "pour l'Art".[14] Mon frère m'en parle brièvement: il admire fort une Jeanne d'Arc d'un certain Séon que je ne connaissais pas encore "non, pas même de vue, et pas même de nom!"
— Pas grand'chose de nouveau ici: don Luigi n'est pas bien portant depuis quelques jours: il est tombé faible un jour en disant la messe. Il paraît que c'est une menace d'apoplexie. Nous serions bien désolés s'il lui arrivait malheur. Car c'est la Bonté même, cet homme[-]là & nous ne retrouverions jamais un recteur aussi amical, aussi sympathique, aussi paternel pour nous.
[6]
Hier nous avons été chez Dupierry dont je te parlais plus haut qui a une très grande maison hors des murs au siège de la compagnie. Il est marié, a deux gosses: il est très aimable, sa femme aussi (c'est également une belge): réception charmante et abondante: on boit du Chianti, du café, des liqueurs, que sais-je! Après quoi nouvelle photographie de la colonie belge, complète cette fois, douze personnes![15] Puis rentrée triomphale à Bologne, en voiture: dernier chic, enfin. Alfred ne fait plus que dîner dehors et il ingurgite des quantités de vin qui épouvantent. Hier il avait un coryza, il avait mal à la tête, à l'estomac et au ventre; Lodewijk avait une migraine, moi la tête passablement lourde & Hermann radotait légèrement!
Aujourd'hui De Vriese est venu prendre son dérnier déjeuner à Bologne au collège: il part à 3 1/2 heures & nous allons le conduire à la gare[.]
Aussi m'excuseras-tu d'écourter quelque peu ma lettre: il faut que je m'habille et que je parte, et je tiens à ce que ma lettre parte aujourd'hui pour Bruxelles[.] J'en attends sans retard une longue de toi qui m'apprenne la suite de ton voyage.
Arrivederci, mio carissimo fratello. Je te broie énergiquement les deux chères pattes. Bien à toi
Giacomo

Annotations

[1] Eerste regel uit de 'Sermones' van Horatius (Boek 1 van de Satires). De volledige zin luidt: Qui fit, Maecenas, ut nemo, quam sibi sortem / seu ratio dederit seu fors obiecerit, illa / contentus vivat, laudet diversa sequentis?
[2] Jules Barbey d'Aurevilly, Le Prêtre Marié (Paris, Faure, 1865).
[4] Waarschijnlijk bedoelt Dwelshauvers Stephane Mallarmé, Vers et prose; avec un portrait de J.-M.-N. Whistler (Paris, Perrin et Cie, [1892?]), waarin volgend woord vooraf zou staan: 'Afin d'obvier à des déprédations et souhaitant se mettre en rapport aisé avec le lettré amateur de publications courantes, M. Mallarmé a imaginé de donner lui-même ce Florilège, ou très modeste anthologie de ses écrits;'. Zie L' Art Moderne, XII, 47 (20 nov. 1892), p. 374, 'Accusés de réception'.
[5] Henry Becque, La Parisienne; comédie en 3 actes (Paris, Calmann-Lévy, 1885).
[6] Henrik Ibsen, Les Revenants, La maison de Poupée; Traduit du norvégien par M. Prozor, avec une préface d'Edouard Rod (Paris, A. Savine, 1889).
[7] Hermann Sudermann, Sodoms Ende; Trauerspiel in 5 Akten (Berlin, J. u. B. Lehmann, 1891). In brief 222bis aan Vermeylen geeft Dwelshauvers toe zich in de auteursnaam vergist te hebben.
[8] Marco Praga, La Moglie idiale (Milano, Galli, 1891). Zie ook brief 222bis.
[9] Niet teruggevonden.
[11] De woorden die Dwelshauvers citeert, zouden door Remigius van Reims tot Clovis zijn uitgesproken toen die zich tot het christendom bekeerde en zich door Remigius liet dopen.
[12] Gabriele d'Annunzio, I Violenti (Napoli, Pierro, 1892).
[13] 'La Morte del duco d'Ofena' is een novelle van Gabriele d'Annunzio. Een afzonderlijke publicatie werd niet teruggevonden.
[14] Tentoonstelling in het Musée Moderne in Brussel van 12 november tot 4 december 1892. Zie L' Art Moderne, XII, 45 (7 nov. 1892), p. 359.
[15] Op basis van de inhoud van deze en andere brieven mag worden verondersteld dat de volgende 12 Belgen op de foto stonden: Dwelshauvers, Walravens, Köttlitz, De Raet, Devriese, Bruers, Bouttiau, Truchard, Dupierry met echtgenote en twee kinderen. Bruers' Italiaanse vrouw en zijn dochter Paolina tellen we daar dus niet bij.

Register

Naam - persoon

Annunzio, Gabriele D' (° Francavilla a Mare, 1863 - ✝ Gardone, 1938)

Politicus en schrijver.

Barbey D'aurevilly, Jules-amedée (° Saint-Sauveur-le Vicomte, 1808 - ✝ Parijs, 1889)

Schrijver en criticus.

Becque, Henry (-françois) (° Parijs, 1837 - ✝ Parijs, 1899)

Toneelschrijver.

Boch, Anna (° La Louvière ?/?/, 1848 - ✝ Brussel ?/?/, 1933)

Schilderes.

Bouttiau, Antoine, Marie Joseph (° Thy-le-Château, 1859-11-17 - ✝ Bologna,)

Ingenieur. Directeur van de stoomtram in Bologna.

Huwde er op 08/02/1893 met Livia Fantini.

Bruers, Emmanuel (° Schaarbeek, 1846-07-21 - ✝ Bologna,)

Arts.

Vertrok in 1865 naar Bologna, waar hij vijf jaar medicijnen studeerde. Was in 1892 hoofd van de kraamafdeling in het ziekenhuis van Bologna. Verwierf de Italiaanse nationaliteit. Uit zijn huwelijk met Pia, een Italiaanse, werden een dochter, Paolina, en twee zonen, Antonino en Gothardo, geboren.

Devriese, Alfred Edmond (° Halle (Brussel), 1864-05-22 - ✝ ? na,)

Oogarts.

Deed Atheneumstudies te Brussel. In 1882-85 met onderscheiding kandidaat wetenschappen, in 1884-86 kandidaat medicijnen (aan de ULB). Na een eerste doctoraat aan de ULB in 1886-1887, studeerde hij medicijnen verder in Bologna van 1886 tot 1889 (einddiploma). Specialiseerde zich mogelijk daarna nog als oogarts. Werd ambtshalve geschrapt te St.-Joost-ten-Node op 26/10/1901, met onbekende bestemming verdwenen.

Dupierry

? - ?

Voorlopig geen informatie.

Dwelshauvers, Georges (° Brussel, 1866-09-06 - ✝ Parijs ?/?/, 1937)

Filosoof.

Broer van Jacques Dwelshauvers. Studeerde aan de ULB. Verbleef lange tijd in Duitsland waar hij leerling was van W. Wundt (deed o.m. filosofie aan de universiteit van Heidelberg van april 1891 tot het eind van het zomersemester). Werd in 1892 te Brussel speciaal doctor in de wijsbegeerte met zijn thesis Les principes de l'idéalisme scientifique, nadat een eerste proefschrift Psychologie de l'apperception et recherches expérimentales sur l'attention. Essai de psychologie physiologique. gebaseerd op zijn onderzoekingen in het laboratorium voor experimentele psychologie van W. Wundt, op principiële gronden was geweigerd. Was achtereenvolgens hoogleraar aan de ULB (1893-1918), aan de Catalaanse Universiteit te Barcelona (1918-?) en aan het Institut Catholique te Parijs (vanaf 1925). Publiceerde studies over J. Lagneau, H. Bergson en F. Nietzsche. Interesseerde zich ook voor het toneel wat zich uitte in studies over H. Ibsen, een vertaling van Goethes Iphigenies (1903) en een bewerking van Lessings Nathan der Weise (opgevoerd in het Théâtre du Parc te Brussel, 1904); schreef zelf ook een drama Ino (1913), geïnspireerd op Oedipus koning van Sophocles.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Fontaine, Henri La (° Brussel, 1854-04-22 - ✝ Brussel, 1943-05-14)

Jurist, bibliograaf en pacifist.

Koettlitz, Bugène Emile Jean (° Stettin (Pommeren; thans Szczecin, Polen), 1870-01-29 - ✝ Ukkel, 1946-04-26)

Burgerlijk ingenieur en musicus.

Broer van o.m. Clara en Hermann Köttlitz. Studeerde van 1888 tot 1894 aan de ULB. Woonde in 1898 te Bergamo (Italië); Jacques Dwelshauvers zou er vanaf juni van dat jaar tijdens zijn studieverblijf hebben gelogeerd.

Koettlitz, Hermann (° Brussel, 1871-11-09 - ✝ Ukkel, 1950-03-27)

Geneesheer-chirurg.

Broer van Clara en Eugène Köttlitz. Studiegenoot van Frits Sano, Jacques Mesnil en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef ook met J.Dwelshauvers en A.Walravens vijf jaar (1892 tot 1896) in Bologna als beursstudent van de Jean Jacobsstichting. Promoveerde in 1908 te Brussel tot 'docteur spécial en sciences medico-chirurgicales'.

Marta, Agostino

? - ?

Voorlopig niets teruggevonden.

Moens, Alexis Jean Baptiste (° Brussel, 1860-11-27 - ✝ Elsene, 1943-12-20)

Drukker en boekhandelaar te Brussel.

Nam handel en drukkerij over van zijn vader Jean Baptiste Philippe Constant (Doornik 1833 - Brussel 1908). De firma, die o.a. het blad van de liberale ULB-studenten L'Universitaire (1884) en La Gauche (1883) uitgaf, had haar lokalen aan de Wolstraat 48. Alexis Moens zelf woonde aan de Bortiergalerij 8-10. Waar de boekhandel precies gevestigd was, is niet bekend.

Popelin, Marie (° Schaarbeek, 1846-09-16 - ✝ Brussel, 1913-06-05)

Juriste.

Werd na haar studies aan de normaalschool lerares. In 1875 directrice van de vrije (liberale) middelbare meisjesschool van Mons en, na andere bestuursfuncties, in 1882 directrice van de middelbare school te Laken. Hetzelfde jaar vatte zij aan de ULB studies in de filosofie aan, en in 1884 in de rechten, waarin ze in 1888 het doctoraat behaalde. Enkele maanden later werd ze geweigerd als advocate bij de Brusselse balie (op grond van een discriminerende wetgeving die pas in 1922 werd aangepast); ze ging in cassatie, waar de eerste beslissing werd bekrachtigd. In 1889 nam ze deel aan twee feministische congressen te Parijs.

Na een reeks toespraken in het land, richtte ze in april 1892 met o.m. Isala van Diest (eerste vrouwelijke arts in België) de Ligue Belge du Droit des Femmes op, die in 1897 en 1912 tweemaal een Internationaal Feministisch Congres organiseerde te Brussel (op het tweede kon men vaststellen dat tal van programmapunten intussen bij wet waren verwezenlijkt). Popelin was ook mede-oprichtster en redactrice van La Ligue - Organe belge du Droit des Femmes, een driemaandelijks tijdschrift dat van januari 1893 tot 1914 verscheen.

Raet, Lodewijk De (° Brussel, 1870-02-17 - ✝ Vorst (Brussel), 1914-11-24)

Economist.

Studiegenoot van A.Vermeylen en J.Dwelshauvers op het Brussels Atheneum en aan de ULB, medestudent van J.Dwelshauvers, A.Walravens en H.Köttlitz in het Collegio dei Fiammenghi in Bologna (J.Jacobsstichting) in 1892-1893.

Rod, Edouard (° Nyon (Zwitserland), 1857 - ✝ Grasse (Frankrijk), 1910)

Schrijver.

Seon, Alexandre (° Chazelles-sur-Lyon, 1855 - ✝ Parijs, 1917)

Schilder.

Sudermann, Hermann (° Matzickem (Oost-Pruisen), 1857 - ✝ Berlijn, 1928)

Schrijver.

Truchard, ?

? - ?

Voorlopig niet teruggevonden.

Verga, Giovanni Carmelo (° Aci, 1840 - ✝ Catania, 1922)

Schrijver.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.

Whistler, James Abbot Mc Neill (° Lowel (Mass.), 1834 - ✝ Chelsea (Londen), 1903)

Schilder, etser en schrijver.

Wildenbruch, Ernst Von (° Beyrouth, 1845 - ✝ Berlijn, 1909)

Schrijver.

Zarri, Luigi

? - ?

Voorlopig niet teruggevonden.

Titel - krant/tijdschrift

Art Moderne, L' (° 1881 - ✝ 1914)

Brussels artistiek weekblad.

Werd, zoals ook La jeune Belgique, bij Wwe Monnom gedrukt. Opgericht door de advocaat Edmond Picard, die toen werd beschouwd als de geestelijke leider van de Brusselse progressieve jongeren. Samen met Octave Maus, de bezieler van de kunstenaarskring Les XX (1884 - 1893), verdedigde hij in l'Art moderne o.m. het impressionisme en het wagnerisme. Het tijdschrift kan in zekere zin beschouwd worden als een voorbode van Van Nu en Straks: vooral Picards uitspraak dat kunst filosofische gedachte, synthese en leven is, wijst in die richting. Medewerkers waren o.a. C.Lemonnier, E.Verhaeren (die ook in de redactie zat), G. Eekhoud, E. De Molder (later schoonzoon van Fél.Rops) en H. van de Velde.

Titel - plastisch werk

Dupierry

? - ?

Voorlopig geen informatie.