Mon Cher Vieux,
[1]
"Salutations" est décidément un four en pays de France, La "plume" me tombe dédaigneusement,[2] le Mercure de France 3 lignes plusque mauvaises ,ptr target="ann_note3" n="3" targOrder="U"/> et enfin les "Entretiens"[3] où l'on me dit que je singe "Laforgue" est[-]ce possible grand Dieu! Cette dernière chose me peine plus que toute autre car l'article (quelques lignes) est de Vielé-Griffin qui m'avait écrit une lettre d'enthousiasme chaud et bien cordiale me semblait-il! Alors que veut dire ceci? Il faut croire que j[']écris trop au nord pour là[-]bas, puisqu'ici on a été très bien pour moi; je regrette amèrement de ne savoir le flamand; c'était la langue qu'il m'aurait fallu puisque le "belge" n'existe point. — J'étais en si bon travail et me voici bêtement découragé, car je doute horriblement de ma forme, et tout vers selon moi m'apparaît à présent avec une faute de français au bout; en d'autres termes je ne puis plus travailler car je ne suis plus sûr de savoir une langue[.] Que croire quand ce qui n'est pas même un engueulement hélas, vient de ceux[-]là pour lesquels seuls somme toute l'on travaille. Il me semble fou de dire que je pige Laforgue! C'est à croire que les critiques de revues ne lisent pas ou que je me trompe horriblement alors. Quelle bonne chose ce serait d'être d'un pays à soi, fût[-]ce Belgique si ça existait. Je te fais part de ceci car je nage en caux noires.
Tibissime
Max
Annotations
[1] Datering van de brief: [aug. 1893]. Hij werd zeker geschreven voor het verschijnen van het augustus-nummer van Mercure de France (zie noot 3[5]).
[2] Wellicht een allusie op het tijdschrift La Plume, dat in 1893 niets over Salutations heeft geschreven.
[5] Zie Y.R., 'Salutations dont d'angéliques, par Max Elskamp (Bruxelles, Lacomblez)', in: Mercure de France, tome VIII, 41 (augustus 1893), p. 368: "litanies, prières en même temps trop précieusement contournées et d'une apparence naïve que l'on saute trop facilement. Une peur de la banalité, une recherche du nouveau dans les constructions qui pousse parfois l'auteur à ne plus même rester correcte. La crainte du large courant en a perdu sur les récifs; que M. Max Elskamp, qui me paraît un véritable poète, ne l'oublie pas. Il y a dans ses Salutations de fort jolies choses, des invocations humbles, d'un sentiment primitif et populaire, qui dénoncent des dons vraiment personnels."
[3] De bespreking kan verschenen zijn in Entretiens politiques et littéraires, IV, 42 (10 mei 1893) of 45 (25 juni 1893); de enige twee nummers uit 1893 die niet werden teruggevonden.