Je me souviens en ce moment, avec reconnaissance, du sentiment généreux qui nous permit de vous inscrire dans la liste de ceux qui consentirent à tenir le "Van Nu en Straks" sur les fonts baptismaux. Je manquerais un vif désir qui me possède en même temps que je croirais manquer à la promesse faite à nos abonnés si je m'abstenais de vous prier de vouloir bien honorer le N[uméro] V de notre Revue de votre collaboration.[2]
Dès le n[uméro] IV paru — ce qui adviendra dans quelques quatre ou cinq jours — je rassemblerai les matériaux pour un n[uméro] double.[3] Il contiendra par conséquent deux grandes planches hors-texte. En ma pensée, c'est à vous-même; mon cher confrère, et à Ricketts, qu'elles étaient dévolues.
Ricketts a consenti et nous envoie un bois inédit.[4] Et pourquoi ne consentiriez-vous pas — si depuis l'instant de la promesse faite nous n'avons démerité en rien — à nous confier un dessin? qui ne serait... pas un de ces autoritaires portraits d'un des vôtres?
Songez, mon cher confrère, à tout l'éclat que vous ménageriez à notre jeune revue et à toute la gratitude que personellement je vous vouerais et à la gratitude de tous nous-autres. J'interpréterais ainsi votre collaboration: un peu d'approbation pour l'oeuvre que je tente.
De cordiales salutations, à vous,
mon cher Monsieur Jan Veth.
henry v[an de] Velde