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BOLOGNA FERROVIA 8 12-92
Monsieur Gust Vermeylen
81 rue Pachéco,
Bruxelles
Belgio
  • Verhaeren
  • Gilkin
  • Mallarmé
BRUXELLES 1 9 DECE 6-S
Correspond. du M[arquis] du Caracena avec Philippe IV, année 1664, Juin octobre, vol. XIII, p. 132 & 144.
 
Cher Gust,
Passer une ennuyeuse soirée quand on se l'était promise agréable est chose particulièrement enrageante. Au moins est-il heureux d'avoir un ami à qui l'on puisse faire partager — cruellement — son impression d'ennui! Imagine-toi, caro mio, que j'ai eu ce soir la malencontreuse idée d'aller au Brunetti entendre "Ma Cousine" de Meilhac,[1] poussé par je ne sais quelle sotte curiosité de me rendre compte de la manière dont des Italiens pourraient rendre cette comédie essentiellement parisienne. Ah! nom de Dieu! que je m'en repens! Je n'ai jamais vu massacrer pareillement une pièce de théâtre! Tous ces acteurs récitent comme des élèves de troisième qui veulent montrer qu'ils savent bien leur leçon! Ils sont aussi raides que des momies égyptiennes. La prima donna, celle qui joue le rôle de Riguette, serait juste bonne chez nous à jouer un rôle de servante. Et ça doit représenter le monde élégant de Paris. Ah! merde! Pendant que ces ignobles cabotins débitaient leur boniment, j'évoquais en mon imagination cette adorable Berthe Cerny, si vive, si nerveuse, si frétillante, si pétillante dont chaque geste était spirituel et qui rendait si bien tout l'exquis et superficiel parisianisme de la pièce. Te la rappelles-tu au premier acte, étendue sur sa chaise longue, nerveuse, impatiente, toujours en mouvement, et ses attitudes, ses jolies mains, ses sourires et son costume même d'un goût si impeccable, s'harmonisant si bien avec toute sa personne? M'a-t-elle fait assez rêver, cette femme-là! Et le [2] fameux pas de cancan du 2e acte qu'elle avait été apprendre chez Nini-patte-en l'air? Ici naturellement on n'a aucune idée de ces raffinements-là! Et l'as-tu vue aussi dans "Amoureuse" de Porto-Riche,[2] une pièce médiocre certes, mais où elle était si délicieusement hystérique! Cette femme m'enthousiasmait comme un subtil produit de corruption, et les pièces qu'elle jouait — d'un mérite dramatique souvent si mince — devenaient interprétées par elle l'expression adéquate d'un état de corruption avancée, des moeurs faisandées du Paris moderne,
"De ce grand pain vivant qui s'appelle Paris
"Et qui sert de brioche au monde."

comme dit Richepin,[3] en risquant une méthaphore d'assez mauvais goût!
J'ai quitté le Brunetti après le deuxième acte: j'en avais par[-]dessus la tête. Et dire que c'est cette même troupe de comédie qui a dans son répertoire Sodoms Ende[4] & les Revenants![5] Sont-ils ridicules, ces Italiens, sont-ils bêtes! Décidément, il n'y a que les opérettes qu'il est possible d'aller voir ici. Si celles-là sont mal jouées on ne s'en aperçoit guère et avec de jolies figurantes — & ça ne manque pas — et des actrices qui ont "du chien" et chahutent convenablement, tout va bien: il est vrai que ce n'est pas très élevé comme plaisir artistique, mais enfin... il n'y a pas d'autres distractions à Bologne. Je crois que quand je rentrerai à Bruxelles je saurai tout le répertoire français d'opérettes, car même dans ce genre les Italiens ne produisent rien. J'ai déjà vu le Capitan Fracassa,[6] Dona Juanita,[7] la Mascotte[8] (2 fois!), les Cloches de Corneville,[9] et que sais-je encore! Et j'en verrai beaucoup d'autres! Il est à craindre que je ne rentre totalement abruti dans notre chère patrie!
La rentrée a eu lieu à l'Université: mais je t'en parlerai un autre jour. Il est presque minuit: je vais me mettre au lit et lire quelques chapitres de Atta Troll.[10] ca achèvera de me remettre de bonne humeur, je l'espère.
Mercredi 7 décembre.
J'ai reçu ce matin ta longue lettre que j'ai lue et relue en me levant. C'est[-]à dire vers dix heures! Tu as été le premier à me parler en détail du succès de la thèse de Georges;[11] ma mère me l'avait simplement annoncé par une brève carte. Aussi [3] ai-je été enchanté d'apprendre que Titi avait été brillamment roulé et que le parti de l'immobilisme avait subi une notable défaite.[12]
— Toutes les impressions de ton voyage en Hollande m'ont beaucoup intéressé & m'ont donné l'envie d'aller moi-même un jour ou l'autre là-bas. Et dieu que toi tu fais le projet de ne pas venir en Italie! Je maudis ces S[acré Nom] de D[ieu] de Bulgares et je souhaite que tu en trouves d'autres à exploiter!
Ce monde des littérateurs Hollandais me semble bien intéressant et plus sympathique que le nôtre. On se remue & on travaille bellement là-bas: et cela promet plus que tout ce qu'on lit en français. Décidément les pays du Nord seuls brillent à présent! Quand je songe à l'Italie, mince! J'ai lu l'autre jour dans une des Revues artistiques — Revue artistique & ... sportive!! - "la Scena illustrata"[13] un article sur le roman contemporain où l'auteur, un clairvoyant sans doute, avouait que l'Italie ne produisait plus aucun roman de valeur & que l'avenir appartenait aux Russes. Le même jour je lisais dans la "Vita moderna"[14] une longue étude où l'on déplorait la décadence fatale du talent de Carducci. Ainsi de l'aveu même des Italiens il n'y a rien de bon dans leur littérature contemporaine. Quant au théâtre soit-disant "libre" tu comprends, d'après ce que je t'ai écrit hier, que je ne me risquerai pas dans cet antre de perdition si ces infâmes cabots osent jouer les Revenants!
Tu m'auras cru tout à fait ramolli en me voyant attribuer Sodoms Ende à Wildenbruch[15] et la femme idéale à Verga.[16] Je le suis légèrement en effet et tudieu! le nom de Sudermann[17] m'était totalement sorti de la boule.
Et cette dégénérescence, momentanée je l'espère, de mes cellules cérébrales, provient de la rentrée des cours: quand je suis obligé de réintégrer une boîte universitaire, ça me fait toujours cet effet[-]là! Samedi, j'ai assisté à la Réouverture solemnelle: ça n'est pas drôle! dans une grande salle de la Bibliothèque était réuni un public nombruex parmi lequel figuraient passablement des dames. Au fond de la salle la musique municipale — comme qui disait nos pompiers! Tous les murs sont couverts de livres et [4] au[-]dessus des bibliothèques sont rangés les bustes d'hommes illustres: chose étrange, sans doute pour que les assistants puissent mieux contempler leur visage, tous ont la tête penchée, tous regardent le sol avec de petites inclinations de cou de femmes coquettes. Au son d'une fanfare discordante les professeurs entrent, garnis pour la plupart d'espèces de grands cordons verts portant des médailles comme les boeufs primes. Les avocats sont en robe. Tous s'installent sur une estrade hémicirculaire & le recteur Roncati, un vieux type qui a l'air asthmatique, se lève et tient un discours qui rappelle assez bien les rapports de l'illustre Doucet.[18] On n'entend pas le quart de ce qu'il raconte: de temps à autre on perçoit des lambeaux de phrases de l'intérêt de celle-ci: "sei cento sessanta tre studenti siano stati inscritti nella facultà di medicina" etc. Après ça un autre vieux se lève, mais comme ça commence à nous sortir du cul nous nous esquivons et Lodewijk & moi nous roulons toute l'après-midi dans les cafés, nous en buvons (des cafés) qui sont suivis de vermouth, puis d'absinthe Pernod, le tout entrelardé de promenades au Pavaglione. Nous jouons De Vries, quoi! Lundi j'ai assisté à mes deux premières leçons: Anatomie humaine donnée par Monti & Physiologie humaine par Albertoni: deux fort beaux cours du reste. Monti parle très lentement & très clairement de telle façon que pas un mot ne nous échappe: les termes scientifiques se ressemblent absolument dans les deux langues. Albertoni a le parler plus vif, plus rapide, une voix forcée, criarde et qui fait mal à la longue: c'est peu commode quand on doit prendre des notes, surtout quand on les veut prendre en Italien comme nous nous efferçons de le faire. Hier je n'avais pas de cours & je me suis promené toute la journée pour guérir un tenace mal de tête. — Aujourd'hui j'ai fait connaissance avec mon troisième professeur, celui devant qui je devrai subir un examen cette année: Ciaccio. Quel vieux gaga! Non! tu ne t'imagines pas le gagaïsme de cet idiot[-] là: il arrive à sa leçon avec un espèce de bonnet grec sur la tête, il appuie contre un banc sa vieille carcasse et fait lire son cours par un étudiant. De temps à autre il risque une petite explication, donne par exemple l'étymologie d'un mot grec. Enfin c'est cordialement embêtant. Aussi je crois qu'en [5] dépit de tous les règlements du collège je passerai fréquemment ce cours[-]là au "Caffè dei Servi"[.] Plus que jamais je me sens manquer de zèle quand il s'agit de suivre les cours de vieux gâteux de cette espèce. Ça me met de mauvaise humeur. Heureusement que la durée des cours n'est pas considérable! Demain, premier jour de congé, à propos de je ne sais quelle sainte bolonaise!! Vendredi je commence à disséquer & le samedi, ça est le jour où je vis de mes rentes — ou plutôt de celles du collège.
Maintenant parlons des étudiants: je vais te résumer en trois mots mon opinion: ils sont tout aussi gamins, aussi turbulents & aussi bêtes qu'à Bruxelles: à l'amphithéâtre, cours de Monti, nous sommes facilement 150. Il faut entendre les beuglements de cette ménagerie: et les cris de "fuori, le matricoli" qui s'adressent aux étudiants de première année. Quand le professeur entre, orations à n'en plus finir! Naturellement c'est le plaisir de faire du boucan! Pendant la leçon presque tous les étudiants gardent le chapeau sur la tête, ce qui n'est peut-être pas d'une politesse exquise mais semble consomment admis en Italie. — Aux cours d'Albertoni il y a facilement 200 personnes! Tu les vois, ces auditoires valent les nôtres.
Enfin tu ne t'étonneras pas si je te dis que depuis trois ou quatre jours, je suis embêté: tu sais que je n'ai jamais su m'empêcher d'être agacé par les petits ennuis de l'existence. Je ne parviendrai pas à comprendre décidément comment tant de gens envient ceux qui vont à l'Université. Quelles illusions se forgent-ils donc? — Je n'ai plus de goût à rien. J'ai été trois soirs successifs au théâtre, — & deux fois seul — rien que pour tromper mon ennui et parce que j'ai quasi peur de la vacuité de ma chambre. Le mouvement factice du théâtre & des cafés me distrait de moi-même & m'empêche de remâcher obstinément mon ennui. Jusqu'ici j'avais si bien supporté mon exil, mais maintenant ça ne va plus.... Tu vas encore m'écrire que je suis stupide de me décourager pour un rien. Et je te donnerai mille fois raison, mon très cher. Mais ça ne servira tout de même à rien!
Basta così! Et parlons de choses plus intéressantes.
[6]
Sais-tu que tes explications quant à ton appréciation sur Huysmans me satisfont tout à fait? Là-Bas[19] est un livre mal foutu, c'est sûr, mais qui fait tout de même du bien à lire. Et quant au style plus je l'examine plus il me semble qu'il y a un grand défaut: c'est de surcharger l'expression. Voici par exemple dans les Croquis parisiens[20] une phrase typique sous ce rapport: "..... il (le chef d'orchestre) tient son bâton ainsi qu'une ligne, pêche le coup de gueule de la reprise, extrait d'un geste sec des notes comme on arrache les dents, bat l'air en haut et en bas, pompe enfin de la mélodie comme on pompe d'une machine à bière." Cette suraccummulation de métaphores différentes fatigue terriblement. — J'ai quelque peu cette manie[-]là aussi de surcharger les queues des phrases, en y réunissant deux, trois épithètes pour serrer de plus près l'expression.
— Autre chose: il paraît en effet que l'influenza règne en Italie: même ce cher Agostino s'en prétend atteint: il est vrai que c'est peut-être cette influenza prétexte à congés qui a sévi jadis à Bruxelles. Pour ma part je me suis toujours foutu et contrefoutu de l'influenza & je n'ai pas l'intention de changer d'attitude à son égard. Je me porte très passablement et ma vie n'est que trop régulière. Quant à ma méthode de me coucher tard et de me lever idem, je la garde parce qu'elle me semble bonne à plus d'un point de vue: on gèle ici le matin alors que le calorifère n'est pas encore allumé et que les fenêtres ont été ouvertes et quand je grelotte, je ne suis bon à rien. Il ne faut pas t'imaginer, que parce que je suis en Italie je sois éternellement bercé par des souffles printaniers. Le vent souffle assez froidement & il gèle toutes les nuits. En revanche il fait un temps superbe et le ciel est quasi aussi lumineux que quand je suis arrivé.
— J'ai reçu une lettre... tumultueuse de cet excellent Mane, pleine de théories sur la littérature à venir et de charges à fond contre tous les diaboliques, mystiques, sataniques, etc. parmi lesquels il me range en compagnie de Villiers de l'Isle-Adam, de Barbey et autres.[21] Je suis très reconnaissant du voisinage. Il m'annonce qu'il va écrire une étude intitulée: Idées blondes....[22] Il me semble qu'au point de vue [7] littéraire il est ballotté entre des idées très diverses et souvent absolument contraires: mais il les empoigne avec une véhémence et un enthousiasme qui font plaisir.
— J'ai une vague envie d'écrire une "chronique d'Italie" pour la Revue universitaire, comme Hirsch me l'a demandé.[23] Mais j'hésite: d'abord c'est en général perdre son temps que d'écrire de ces machines-là, c'est une espèce de journalisme; puis si je disais la vérité sur l'Italie, le caractère des habitants & des Universités, je risquerais de nuire à mes camarades: car revenus en Belgique ils risqueraient de s'entendre dire: ah! c'est là que vous avez étudié, dans une université où l'on n'a que quatre mois de cours, où..., où... etc. Et ne pas dire la vérité, c'est rabaissant.
J'ai bien l'envie un jour ou l'autre d'écrire un roman sur l'Italie où je montrerais une bonne fois ce peuple tel qu'il est et non tel qu'on le suppose avec les idées qui courent les rues chez nous & ailleurs. Il faudrait montrer le grotesque particulier de tout cela[.] J'y réfléchirais en tout cas.
Là-dessus, cher frère, je te dis bonsoir. Ce n'est pas l'envie qui me manque de t'écrire des pages encore: c'est la seule occupation qui me semble raisonnable aujourd'hui: mais je radoterais et je répèterais des choses peu intéressantes. De nouveau bonsoir. Pense à moi et prends moi en pitié. Je te serre bien cordialement toutes les pattes, Ton
Giacomo
A propos, & le prospectus de ta Revue Van Nu en Straks que tu me disais envoyer avec ta précédente lettre?

Annotations

[1] Henri Meilhac, Ma cousine. Comédie en 3 actes (Paris, Callmann Lévy, 1887). Opgevoerd in het Théâtre des Variétés in Parijs op 27 oktober 1890.
[2] Georges de Porto-Riche, Amoureuse. Comédie en 3 actes (Paris, P. Ollendorff, 1884). Opgevoerd in het Théâtre des Variétés in Parijs op 25 april 1891.
[3] Het citaat komt uit 'Les Mômes', uit La Chanson des gueux van Jean Richepin.
[4] Hermann Sudermann, Sodoms Ende: zie brief 218, noot 7.
[5] Henrik Ibsen, Les Revenants: zie brief 218, noot 6.
[6] Er is ons geen operette van die naam bekend. Er is wel de gelijknamige roman: Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse (Paris, Charpentier, 1863). Alhoewel Gautier nauw in contact stond met de muziekwereld en zich ook af en toe als librettist manifesteerde, blijkt toch nergens uit dat het boek werd bewerkt tot operette.
[7] Donna Juanita is een operette van Franz von Suppé met een libretto van F. Zell en R. Genée. Opgevoerd in Wenen in het Carl Theater op 21 februari 1880.
[8] Alfred Duru en Henri Chivot, La Mascotte. Opéra comique en 3 actes. Muziek van Edmond Audran (Paris, Tresse, 1881). Opgevoerd in Parijs in Bouffes-Parisiens op 28 december 1880.
[9] F.N. Clairville en Ch. Gabet, Les Cloches de Corneville. Opéra-comique en 3 actes et 4 tableaux. Muziek van Robert Planquette (Paris, L. Bathlot, 1877). Opgevoerd in Parijs op 19 april 1877 in het Théâtre des Folies-Dramatiques.
[10] Heinrich Heine, Atta Troll. Ein Sommernachtstraum (Hamburg, Hoffmann und Campe, 1847).
[12] Guillaume Tiberghien.
[13] Zie brief 205bis, noot 1. La Scena Illustrata was inderdaad een 'Rivista quindicinale di letteratura, arte e sport.
[17] Zie [4].
[18] Hoogstwaarschijnlijk de Fransman Camille Doucet, hoewel ook de Belg Pierre-Henri Doucet niet helemaal uitgesloten is.
[19] Joris-Karl Huysmans, Là-Bas (Paris, Tresse et Stock, 1891).
[20] Joris-Karl Huysmans, Croquis Parisiens (Paris, H. Vaton, 1880). De betreffende passage staat in de slotalinea van deeltje III van 'Les Folies-Bergère en 1879', p. 14. De eerste druk van dit werk kon niet geraadpleegd worden. De geraadpleegde versie is de derde druk (Paris, Librairie Plon, 1908).
[21] Brief niet teruggevonden.
[22] Over De Boms 'Blonde gedachten': zie brief 219, noot 2 en brief 226.
[23] Arthur Hirsch, medewerker van de Revue universitaire.

Register

Naam - persoon

Albertoni, Pietro (° Gazzoldo degli Ippoliti (Mantua), 1849 - ✝ Bologna,)

Fysioloog.

Laureaat geneeskunde in 1873. Achtereenvolgens hoogleraar te Siena (1876), Genua (1878) en Bologna (1884). Medeoprichter van een farmacologisch tijdschrift. Radicaal senator in 1912.

Altmeyer, Maria Hortense (° Brussel, 1842-11-20 - ✝ Elsene, 1896-10-16)

Huisvrouw.

Echtgenote van Alfred Auguste Ernest Dwelshauvers , en jongste dochter van Jean Jacques Altmeyer. Ter verduidelijking: twee broers Dwelshauvers huwden dus met de twee zusters Altmeyer.

Barbey D'aurevilly, Jules-amedée (° Saint-Sauveur-le Vicomte, 1808 - ✝ Parijs, 1889)

Schrijver en criticus.

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Carducci, Giosué (° Valdicastello, 1835 - ✝ Bologna,)

Schrijver en criticus.

Chivot, Henri (° Parijs, 1830 - °)

Librettist en schrijver van vaudevilles.

Werkte met Alfred Duru.

Choudens, Berthe-hélène-lucie De (° Parijs, 1868 - ✝ Parijs, 1940)

Actrice.

Ging op 14 jaar naar het Conservatorium als leerlinge van Worms, behaalde in 1885 een eerste prijs voor blijspel en debuteerde datzelfde jaar in Figaro's Bruiloft in de Parijse Odéon. Vervoegde in 1888 het Vaudeville-theater en in 1892 de Gymnase. Na een hele reeks boulevardtheaters begon ze in 1906 een nieuwe loopbaan bij de Comédie Française, waarvan ze erelid werd in 1930.

Ciaccio, Giuseppe (°)

Anatomist.

Mogelijk vader van de patholoog Carmelo Ciaccio, die vanaf 1909 te Messina doceerde.

Verder onbekend.

Devriese, Alfred Edmond (° Halle (Brussel), 1864-05-22 - ✝ ? na,)

Oogarts.

Deed Atheneumstudies te Brussel. In 1882-85 met onderscheiding kandidaat wetenschappen, in 1884-86 kandidaat medicijnen (aan de ULB). Na een eerste doctoraat aan de ULB in 1886-1887, studeerde hij medicijnen verder in Bologna van 1886 tot 1889 (einddiploma). Specialiseerde zich mogelijk daarna nog als oogarts. Werd ambtshalve geschrapt te St.-Joost-ten-Node op 26/10/1901, met onbekende bestemming verdwenen.

Doucet, Camille (° Parijs, 1812 - ✝ Parijs, 1895)

Toneelauteur.

Schreef blijspelen in verzen. Hield regelmatig feesttoespraken voor de Académie Française. Bekend zijn zijn Rapports sur les concours littéraires die hij jaarlijks op het Institut de France aflegde, en die in 1886 en 1896 werden gebundeld. Was lid van talrijke officiële en semi-officiële commissies en werkgroepen.

Doucet, Pierre Henri (° Brussel, 1823-12-09 - ✝ Brussel, 1894-09-01)

Rentenier.

Zoon van een koopman. Woonde aan de Wetstraat, nr. 152. Aan de ULB werd hij van de Algemene Raad der Hospitia vertegenwoordiger op 30/05/1874 en permanent lid op 07/08/1880. Hij was er ook lid van de Raad van Beheer. Verder gemeenteraadslid en ridder in de Leopoldsorde.

Duru, Alfred (° Parijs, 1829 - ✝ Parijs, 1889)

Librettist en schrijver van vaudevilles. Werkte samen met H.Chivot.

Dwelshauvers, Georges (° Brussel, 1866-09-06 - ✝ Parijs ?/?/, 1937)

Filosoof.

Broer van Jacques Dwelshauvers. Studeerde aan de ULB. Verbleef lange tijd in Duitsland waar hij leerling was van W. Wundt (deed o.m. filosofie aan de universiteit van Heidelberg van april 1891 tot het eind van het zomersemester). Werd in 1892 te Brussel speciaal doctor in de wijsbegeerte met zijn thesis Les principes de l'idéalisme scientifique, nadat een eerste proefschrift Psychologie de l'apperception et recherches expérimentales sur l'attention. Essai de psychologie physiologique. gebaseerd op zijn onderzoekingen in het laboratorium voor experimentele psychologie van W. Wundt, op principiële gronden was geweigerd. Was achtereenvolgens hoogleraar aan de ULB (1893-1918), aan de Catalaanse Universiteit te Barcelona (1918-?) en aan het Institut Catholique te Parijs (vanaf 1925). Publiceerde studies over J. Lagneau, H. Bergson en F. Nietzsche. Interesseerde zich ook voor het toneel wat zich uitte in studies over H. Ibsen, een vertaling van Goethes Iphigenies (1903) en een bewerking van Lessings Nathan der Weise (opgevoerd in het Théâtre du Parc te Brussel, 1904); schreef zelf ook een drama Ino (1913), geïnspireerd op Oedipus koning van Sophocles.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Gautier, Théophile (° Tarbes, 1811 - ✝ Neuilly-sur-Seine, 1872)

Schrijver, literatuurhistoricus en kunstcriticus.

Gilkin, Iwan (° Brussel, 1858-01-07 - ✝ Brussel, 1924-09-28)

Schrijver.

Hirsch, Arthur (° Brussel, 1873-03-14 - ✝ St.-Gillis (Brussel), 1933-03-16)

Advocaat.

Studeerde aan de ULB, waar hij bevriend werd met A.Vermeylen. Was adjunct-secretaris van de Union des Etudiants en Philosophie, met Vermeylen als voorzitter. Behoorde tot de abonnenten van Van Nu en Straks.

Marta, Agostino

? - ?

Voorlopig niets teruggevonden.

Meilhac, Henri (° Parijs, 1831 - ✝ Parijs, 1897)

Literator en librettist.

Monti, Achille (° Arcisate (Varese), 1863 - ✝ Pavia, 1937)

Geneesheer.

Leerling van Golgi, Koch en Weichselbaum. Laureaat te Pavia in 1887, vrij docent pathologie aldaar in 1891. Of hij daarna in Bologna anatomie doceerde, kon niet worden achterhaald. Vast staat dat hij in 1895 gewoon hoogleraar werd in Palermo en vanaf 1898 te Pavia anatomie en histologische pathologie gaf.

Porto Riche, Georges De (° Bordeaux, 1849 - ✝ Parijs, 1930)

Toneelschrijver.

Raet, Lodewijk De (° Brussel, 1870-02-17 - ✝ Vorst (Brussel), 1914-11-24)

Economist.

Studiegenoot van A.Vermeylen en J.Dwelshauvers op het Brussels Atheneum en aan de ULB, medestudent van J.Dwelshauvers, A.Walravens en H.Köttlitz in het Collegio dei Fiammenghi in Bologna (J.Jacobsstichting) in 1892-1893.

Richepin, Jules (gen. Jean) (° Médéa (Algerije), 1849 - ✝ Parijs, 1926)

Eigenlijk: Jules Richepin.

Schrijver.

Roncati, Francesco (°)

Dd. rector van de Universiteit van Bologna in 1895-96, na het ontslag van Giovanni Capellini, en opgevolgd door Vittorio Puntoni die het ambt waarnam tot 1911. Zou verder nooit rector zijn geweest.

Sudermann, Hermann (° Matzickem (Oost-Pruisen), 1857 - ✝ Berlijn, 1928)

Schrijver.

Tiberghien, Guillaume (° Brussel, 1819-08-09 - ✝ St.-Joost-ten-Node, 1901-12-28)

Filosoof.

Studeerde aan de Brusselse universiteit: trad in haar dienst in 1846; buitengewoon hoogleraar vanaf 1848; gewoon hoogleraar sedert 1853. Permanent lid van de Raad van Beheer van 1878 tot 1901. Strijdend vrijzinnig wijsgeer, die vulgariserende werken schreef over lekenmo-raal. Verspreidde de ideeën van de Duitse filosoof Karl Christian Friedrich Krause. Doceerde achtereenvolgens archeologie, esthetica, antropologie, moraalfilosofie, geschiedenis van de filosofie, metafysica, logica en psychologie. Schreef o.a. Théorie de l'infini (1846), Logigue de la science de la connaissance (1864), Eléments de la morale universelle (1879), Krause en Spencer (1882).

Verga, Giovanni Carmelo (° Aci, 1840 - ✝ Catania, 1922)

Schrijver.

Verhaeren, Emile (° Sint-Amands, 1855-05-21 - ✝ Rouen, 1916-11-27)

Dichter.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Villiers De L'isle-adam, Jean Marie Mathias Philippe Auguste (° Comte de Saint-Brieuc (Bretagne), 1838 - ✝ Parijs, 1889)

Schrijver.

Wildenbruch, Ernst Von (° Beyrouth, 1845 - ✝ Berlijn, 1909)

Schrijver.

Titel - krant/tijdschrift

Revue Universitaire

1891 -1898

Maandblad met enkele onderbrekingen in Brussel verschenen.

Werd achtereenvolgens uitgegeven door H. Lamertin en Weduwe Ferd. Larcier. De redactie berustte in 1891 bij de Brusselse student in de rechten E.Vinck en in 1892 bij zijn studiegenoot A.Hirsch; vanaf 1893 werd de redactie waargenomen door een driemanschap dat de universiteiten Brussel, Gent en Luik vertegenwoordigde. De stichting van de Revue Universitaire ging uit van de in 1887 te Brussel opgerichte Cercle Universitaire, die het contact en de samenwerking tussen enerzijds studenten en professoren en anderzijds tussen de verschillende faculteiten en zelfs universiteiten wilde stimuleren. Door de medewerking van professoren, docenten en studenten uit Gent, Brussel en Luik, fungeerde het inderdaad enige tijd als wetenschappelijk orgaan van deze drie universiteiten. Toch bleef de nadruk vallen op de activiteiten in de Brusselse universiteit. Na 1894 bevatte het tenslotte grotendeels nog slechts artikels en inlichtingen over de Université. Nouvelle (Brussel), omdat de meeste professoren, uit protest tegen de aandacht die de Revue aan deze alternatieve universiteit schonk, hun medewerking drastisch inkrompen.

Scena Illustrata 1886 - ?

Italiaans tijdschrift.

1886 - ?

Ontstaan uit de corriere di Firenze (1865-1886). Gezinsblad van bescheiden waarde maar met een grote oplage.

Vita Moderna

? - ?

Voorlopig niet teruggevonden.

Indextermen

Naam - instituut/vereniging

Bouffes-Parisiens
Caffè dei Servi
Carl Theater
Collegio dei Fiamminghi
Nini Pattes en l'Air
Odéon
Teatro Brunetti
Théâtre des Folies-Dramatiques
Théâtre des Variétés Parijs
Universiteit Bologna
Universiteitsbiliotheek Bologna

Naam - persoon

Albertoni, Pietro
Altmeyer, Maria Hortense
Audran, Edmond
Barbey d'Aurevilly, Jules
Bom, Emmanuel de
Carducci, Giosuè
Cerny, Berthe
Chivot, Henri
Ciaccio, Guiseppe
Clairville, F.N.
Devriese, Alfred Edmond
Doucet, Camille
Doucet, Pierre-Henri
Duru, Alfred
Dwelshauvers, Georges
Dwelshauvers, Jacques
Gabet, Ch.
Gautier, Théophile
Genée, R.
Gilkin, Iwan
Heine, Heinrich
Hirsch, Arthur
Huysmans, Joris-Karl
Ibsen, Henrik
Mallarmé, Stéphane
Marta, Agostino
Meilhac, Henri
Monti, Achille
Planquette, Robert
Porto-Riche, Georges de
Raet, Lodewijk de
Richepin, Jean
Roncati, Francesco
Sudermann, Hermann
Suppé, Franz von
Tiberghien, Guillaume
Verga, Giovanni
Verhaeren, Emile
Vermeylen, August
Villiers de l'Isle-Adam, Comte Auguste de
Wildenbruch, Ernst von
Zell, F.

Naam - plaats

Bologna
Brussel
Hamburg
Parijs
Wenen

Naam - uitgever

Bathlot, L.
Calmann-Lévy
Charpentier
Hoffmann und Campe
Ollendorff, Paul
Plon
Tresse et Stock
Vaton, Henri

Titel - boek

Atta Troll
Capitaine Fracasse, Le
Chanson des Gueux, La
Croquis parisiens
Là-Bas
Ma Cousine
Mascotte, La
Sodom's Ende
Spoken

Titel - gedicht

Mômes, Les

Titel - krant/tijdschrift

Revue Universitaire
Scena Illustrata, La
Van Nu en Straks
Vita Moderna

Titel - opera

Capitaine Fracasse, Le
Cloches de Corneville, Les
Donna Juanita
Mascotte, La

Titel - toneelstuk

Amoureuse
Ma Cousine
Moglie idiale, La
Sodom's Ende
Spoken