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BOLOGNA FERROVIA 7 1-93 11-M
Monsieur Gust Vermeylen
81 rue Pachéco
Bruxelles
Belgio
BRUXELLES 1 8 JANV 9-S
 
Caro Mio,
Je réponds dès ce soir à ta lettre afin que notre correspondance reprenne son cours régulier, un peu troublé par mon voyage.[1] — Je n'ai malheureusement plus cette fois de nombreuses impressions artistiques à te communiquer. J'ai repris mon existence tranquille, d'autant plus casanière qu'il fait diablement froid dehors & que Bologne est couvert de neige. Pendant que je t'écris je surveille même de l'oeil des photographies que je suis en train de virer & de fixer, occupation peu absorbante: ce sont deux instantanées assez médiocrement réussies, mais donnant quand même une assez bonne idée de l'état de la ville. Je t'en enverrai prochainement un exemplaire si ça peut te faire plaisir.
Depuis trois jours je me suis remis décidément à la "Vie impossible"[2] avec l'espoir que je finirai par m'en débarrasser, car ça commence à m'embêter. Cependant je prévois encore un très long travail: j'ai remanié complètement & très exactement le plan, à peu près comme je te l'avais dit il y a un mois ou deux. J'ai supprimé toutes les dissertations qui sortaient trop du cadre de l'action: l'analyse des Caresses de Richepin dans le 3e chapitre: je ne ferai plus que l'indiquer & je bouleverserai du reste tout le chapitre tout en en gardant les éléments: analyse des facultés poétiques, amour pour les écrivains étranges, diaboliques, etc. J'ai agi de même pour plusieurs autres passages; la 4m partie a été sacrifiée (il y avait là de nombreuses divagations du personnage & parfois de l'auteur lui-même sur la décadence latine, la littérature fin de siècle, la féerie, [2] etc.). Je la remplacerai en partie assez heureusement je crois par 3 chapitres où je montrerai l'influence de la solitude sur l'esprit de Maurice qui ressasse toujours les mêmes idées & se persuade à lui-même qu'il est malheureux; j'indiquerai une certaine tendance au mysticisme, le plaisir qu'il prend à errer en rêvant dans les églises, ce qui me semble bien préparer la folie satanique de la dernière partie. Enfin sauf le tout dernier chapitre que tu m'as conseillé de changer (tu te rappelles?) & que je ne sais encore comment remplacer, tout est prêt: il ne reste plus qu'à triturer des phrases. Seulement j'ai constaté avec horreur qu'il y avait bien 70 (soixante-dix, oui monsieur!) pages à refaire. J'ai commencé aujourd'hui & j'ai écrit 18 lignes en 5 heures!! Je ne te dirai pas que ce résultat m'enchante, mais ce qui m'a fait plaisir c'est de constater que je suis maintenant presque tout-à-fait maître de moi, que je puis tenir ma pensée beaucoup plus longtemps que jadis fixée sur un même sujet, que je m'absorbe en un mot d'avantage, enfin que ce travail me rend quasi heureux & que je n'éprouve plus dans ces moments[-]là aucun désir extérieur à mon travail. Je me le suis maintes fois répété aujourd'hui en me frottant les mains avec quelque satisfaction que il y a un an, quand les phrases m'étaient aussi rétives qu'à cette heure je ne manquais jamais de déchirer le papier, de casser ma plume & de me flanquer des coups de poing à moi-même pour me punir. Oh! quand j'y songe encore aux rages dans lesquelles j'entrais parfois alors, je me prends à avoir peur de moi-même rétrospectivement. Que de fois j'ai trépigné, grincé des dents, pleuré dans des crises d'impuissance, alors que je sentais les mots m'échapper que j'étais incapable d'écrire une phrase sensée. Bien des pages de la Vie impossible ne sont que le résultat de moments de fureur: il en est qui m'ont fait horriblement souffrir & en relisant l'ouvrage l'esprit calmé je me suis aperçu que le style s'en ressentait souvent: il devient parfois épileptique: il y a des phrases qui hurlent toutes sortes d'imprécations, des adjectifs essouflés, des expressions surchauffées qui dépassent la pensée: Aussi me vois-je obligé d'administrer du Bromure de Potassium à mes phrases afin de les rendre un peu plus calmes! — Ce que cette relecture de mon roman m'a fait jurer également c'est de ne plus me refourrer dans de pareils sujets: c'est insensé, quand on y songe, d'avoir entrepris à 18 ans un pareil sujet. Et puis ça est-il assez détraqué, assez hystérique!
[3]
On dirait tout-à-fait que je m'étais juré à moi-même de trouver le sujet le plus décadent, le plus inouïsmant, le plus dégénéré, le plus satanique, que sais-je? qui se puisse écrire. Et dire que j'ai fouillé pour ça dans des dictionnaires de médecine, dans Esquirol, dans Krafft-Ebing, dans de vieux bouquins de démonologie. Enfin, c'est la faute à Huysmans.
Quand j'aurai fini ce livre, je ne sais vraiment ce que je commencerai: j'ai bien une bonne demi-douzaine de projets en porte-feuille & autant dans la tête, mais pas murs. Je n'ai dans tous les cas pas envie d'entreprendre quelque chose de sérieux avant de rentrer à Bruxelles, à la fin de juin: alors nous verrons: je serai tranquille chez moi, dans ma chambre, mieux installé qu'ici & plus tranquille. Et toi? & ton roman que devient-il? tu ne m'en parles plus jamais.
— Je lis en ce moment les oeuvres en prose de Leopardi. C'est tout-à-fait schopenhauerien & souvent fort original. Je me permets donc de te servir une traduction absolument inédite puisqu'elle vient de moi d'une de ses boutades, digne de Villiers de l'Isle-Adam. (Pardonne le français parfois douteux dont je me vais servir!).
Cela s'intitule: Proposition de Concours faite par l'Académie des Sillographes.[3]
L'académie des Sillographes, s'appliquant sans cesse, conformément à son but principal, à aider de toutes ses forces au bien[-]être général, & estimant que rien n'est plus adéquat au dit but que de favoriser & de développer les tendances & les penchants "du siècle fortuné dans lequel nous vivons" comme dit un poète illustre, s'est prise à considérer avec soin les qualités & le caractère de notre époque & après un long & attentif examen a décidé de l'appeler l'âge des machines, non seulement parce que les hommes d'aujourd'hui vont & vivent peut-être plus mécaniquement que tous leurs ancêtres, mais aussi à cause du nombre considérable de machines inventées récemment et accomodées ou qui s'inventent & s'accomodent chaque jour à tant & de si variés usages, que l'on peut dire que aujourd'hui ce sont les machines & non les hommes qui accomplissent les choses humaines & remplissent les actions de la vie. Ce dont la dite Académie se réjouit considérablement, non tant à cause des facilités manifestes qui en résultent que pour les deux raisons suivantes qu'elle juge très importantes bien qu'on y prête généralement peu d'attention. La première est, [4] qu'à son avis, par la suite des temps l'usage & l'emploi des machines comprendra outre les choses matérielles, également les choses spirituelles; ainsi de la même manière que grâce au pouvoir des machines nous sommes déjà délivrés & à l'abri des dommages causés par la foudre, les grêles & beaucoup d'autres maux & d'autres fléaux semblables, peu à peu on arrivera à découvrir, par exemple (que l'on pardonne ces néologismes!) quelque parenvie, paracalomnie, ou paraperfidie ou parafraude, quelque fil de sûreté ou autre instrument qui nous préserve de l'égoisme, du triomphe de la médiocrité, de la prospérité des fous, des coquins & des canailles, de l'indifférence universelle & de la misère qu'accablent les sages, les honnêtes gens & les hommes généreux, & des autres maux qui depuis quelques siècles sont plus difficiles à détourner que ne le furent jamais la foudre ou la grêle. — La seconde raison & la principale est que, la plus grande partie des philosophes désespérant de pouvoir jamais guérir l'humanité de ses vices lesquels, pense-t-on, sont beaucoup plus grands & plus nombreux que les vertus, & considérant comme certain qu'il serait plus possible de refaire entièrement à nouveau l'humanité sur un modèle inédit ou d'en substituer une autre à sa place que de la corriger: pour ces motifs l'Académie des Sillographes estime que le plus pratique est d'éloigner le plus possible les hommes des affaires de la vie & de les en séparer peu à peu en leur substituant les machines. Elle décide à concourir de tout son pouvoir au progrès de ce nouvel ordre de choses, elle propose pour le moment trois prix à ceux qui construiront les 3 machines ci-dessous.
Le but de la 1ère sera de jouer le rôle d'un ami qui ne blâme ni ne raille son ami absent, le défend quand il l'entend critiquer ou ridiculiser; ne préfère pas la réputation d'esprit caustique & mordant & le rire approbatif des hommes aux devoirs de l'amitié; ne divulgue pas, pour avoir matière à converser ou à se vanter ou dans quelque autre but, le secret qui lui a été confié; ne se prévale pas de la familiarité & de la confiance de l'ami pour le supplanter & l'emporter plus aisément sur lui
Quant aux autres conditions nécessaires pour composer cet automate que l'on consulte les traités de Cicéron & de la Marquise de Lambert sur l'amitié. L'Académie [5] pense que l'invention d'une pareille machine ne doit pas être considérée comme impossible, ni même d'une difficulté extrême, attendu que, laissant de côté les automates de Regiomontano, de Vaucanson & d'autres, et celui qui à Londres dessinait des figures & des portraits & écrivait ce qu'on lui dictait, on a vu plus d'une machine jouant d'elle-même aux échecs. De plus au dire de beaucoup de savants la vie humaine n'est qu'un jeu & certains affirment qu'elle est chose encore plus futile & que en comparaison des autres, la règle du jeu des échecs est plus conforme à la raison & les évènements y sont plus prudemment ordonnés que dans la vie même. Laquelle vie en outre, d'après ce que dit Pindare, n'étant chose plus matérielle qu'un songe d'une ombre, un automate éveillé doit donc bien en être capable. Quant à la parole, il semble qu'on ne peut mettre en doute que les hommes ont la faculté de la communiquer aux machines qu'ils forment, chose démontrée par divers exemples & en particulier par ce qui se lit de la statue de Memnon & de la tête fabriquée par Albert le Grand, laquelle était si loquace, que pour cela St Thomas d'Aquin l'ayant prise en haine, la brisa. Et si le perroquet de Nevers, quoiqu'il ne fût qu'une bête, savait répondre & parler à propos, on doit croire d'autant mieux qu'une machine imaginée par l'esprit de l'homme & construite par ses mains puisse produire les mêmes effets; & cette machine ne doit pas avoir la langue aussi bien pendue que le perroquet de Nevers & autres semblables qui se voient & s'entendent chaque jour..... car il n'est pas convenable qu'elle embête l'ami..... L'inventeur de cette machine remportera en prix une médaille d'or du poids de 400 sequins. Laquelle d'un côté portera les images d'Oreste & de Pylade, de l'autre le nom du vainqueur avec ce titre: "premier vérificateur des fables antiques."
— Je m'arrête ici: tu vois le ton général de la chose. J'ai traduit peut-être trop littéralement car les interminables phrases italiennes semblent bien lourdes en français[.]
— Une histoire assez comique, maintenant: Alfred[4] se prépare à travailler pour Lombroso & voici comme: le dit Lombroso se fait envoyer des divers points de l'Italie des photographies de dégénérés pour un prochain ouvrage. Or il existe à [6] Bologne une putain appelée la Léonida, qui est un beau type sous ce rapport: elle se refuse absolument au coït, ne joue que de la langue & des lèvres ce qui la fait jouir d'une façon étonnante. Maintenant elle est tellement grosse (150 Kgrs.) qu'elle ne sort plus guère de son lit. Il s'agirait de la photographier & sans qu'elle s'en doute, parcequ'elle se défie: elle a peur qu'on la mette dans les petits journaux! Je crains bien que la chose ne réussisse guère car les expériences préliminaires faites avec l'appareil photographique d'Alfred démontrent l'impossibilité de prendre des instantanés au magnésium avec cet appareil.
— Quelques mots de réponse à ta lettre: je regrette beaucoup que ta verve vérificatoire soit épuisée (quantum mutatus, etc) car j'aurais reçu volontiers des souhaits de nouvel-an sous forme de ballade par exemple. Nous autres, le jour de l'an nous avons dédié selon la mode italienne un Sonnet à Agostino: All 'egregio professore Agostino Marta, etc. J'avais été chargé de la confection du Sonnet lequel était d'un incohérent! Il commençait pompeusement par ce vers: "sur les bords enchanteurs qu'arrose le Reno" ---. Il y était dit que l'Italie en le voyant naître "S'écria: c'est un zig! & but de l'Inferno!"
— Quant paraît le 1er numéro de Van Nu en Straks? Je l'attends avec impatience.
— Je ne me rappelle plus la tête d'enfant de Donatello que tu me cites, mais j'en ai vu tant!
— Je n'ai pas encore reçu de lettre de Mane, depuis 3 semaines que je lui ai écrit. Que signifie cela? Est-il fiancé, ou malade?
— Je me suis plongé il y a quelques jours dans la Bible: j'ai lu Tobie & Judith. Et ça en latin, car le collège ne possède qu'une bible énorme, texte de la Vulgate. Cette lecture ne m'a rendu que plus étranges les tableaux de Botticelli: quelle bizarre interprétation.
Là-dessus, cher vieux frère, je te serre énergiquement les deux mains & me réjouis du superbe ciel bleu que j'ai trouvé tantôt en me levant: ça me fait songer que je me rapproche de l'été — & du retour[.]
Bien à toi, ton fidèle
Giacomo

Annotations

[2] Dwelshauvers begon in 1890 aan La vie impossible (zie de 2de alinea van brief 50), de roman rond het personage Maurice. Een eerste versie was klaar in februari 1892 (zie brief 35 (1892), brief 37 (1892) en brief 71 (1892)).
In de Almanach des étudiants. Almanach de l'université libre de Bruxelles (Bruxelles, Bureaux de la Revue Belge Illustrée, 1891), p. 41-43, verscheen een fragment dat het enige bewaarde deel is (zie brief 120bis (1892), noot 6). Voor zover bekend kwam er nooit een definitieve versie tot stand (zie de brieven van Jacques Dwelshauvers aan August Vermeylen van 11 maart 1894 (AMVC, M525/B, 113807/12) en aan Emmanuel de Bom van 20 mei 1894 (AMVC M525/B, 83.747/23). Wegens de zeldzaamheid geven we het in 1891 gepubliceerde fragment hier volledig weer:
"Maurice revenait de l'Université, un matin de décembre. Un froid humide imprégnait l'air, pénétrant, imbibant les vêtements, glissant jusqu'aux chairs sa visquosité glacée. Le brouillard s'immobilisait opaque, les longues files d'arbres de l'avenue, squelettes roides où les gouttes d'eau stillaient lentement et se figeaient prises par la gelée, scintillantes tout à coup, s'enfonçaient dans la buée grise, plus vagues, plus indécises de rang en rang. A droite et à gauche, les maisons irrégulières à peine gazées de brume décroissaient là-bas, leurs contours s'estompant graduellement jusqu'à se résorber dans le vapeur. A mesure que Maurice marchait, il voyait naître du nuage des ombres atones, fonçant à peine l'uniforme grisaille, puis dessinant une forme humaine, puis se marquant de couleurs floues, puis surgissant nettes enfin, le frôlant, pour se perdre de nouveau dans le brouillard. Ombres douloureuses qui lui semblaient lutter pour percer la masse intangible de vapeur, ombres nimbées d'un nimbe de tristesse. Les passants emmitouflés de fourrures ou de châles marchaient d'un pas hâtif presque silencieux, le bruit s'amortissant dans cette atmosphère saturée d'eau. Midi ne trouait point de ses rayons la brume plus dense d'instant en instant. Les flocons cotonneux de vapeur se serraient, se réunissaient, se confondaient, formaient une masse compacte, lourde, bitumeuse, laissant suinter un jour lugubre comme d'un soupirail de cave. Le champ de vision se rétrécissait encore, et de tous côtés un mur de brume arrêtait les regards. L'air à peine translucide, la boue marbrant les dalles des trottoirs, la terre gluante, tout suait le spleen. Et ce gris impitoyable où se noyaient les couleurs, ce gris obstiné où le regard s'enfonçait partout, donnait des hantises de suicide. Cette atmosphère d'agonie oppressait Maurice, cette voûte de brouillard surbaissée l'accablait, elle s'appesantissait sur lui, il étouffait! Il se croyait enfermé dans une prison de vapeur; il marchait à pas précipités pour s' évader à l'air libre, pour aspirer les larges bouffées du vent. Mais la cellule le suivait impitoyablement: il l'emportait avec lui, et toujours et toujours à la même distance s'arrondissait la paroi. Cette obsession, qu'il était irrémédiablement captif, le torturait. Sa pensée, écrasée elle aussi comme martyrisée par un cercle de fer, sa pensée se formait péniblement, les idées surgissaient en lui sans lien logique; avec de douloureux efforts il les coordonnait, il raisonnait, il arrêtait les images, les fixait solidement en son esprit; et un instant après, elles l'abandonnaient de nouveau, fugaces, insaisissables. La vie lui apparaissait semblable à ce jour d'hiver, humide et froide, embuée d'un brouillard dense où jamais ne rayonnait le soleil fougueux des midis, éclairée d'une lumière livide et molle, avec de mauvais reflets d'absinthe transsudés; des ombres s'y promenaient vagues avec des gestes lents et brumeux de fantômes indifférents, qui prononçaient des paroles vaines d'une voix atone.... Ces idées roulaient dans sa tête, confuses, se heurtant, ébranlant de leur choc son cerveau lassé, retombant, le laissant dans un état de stupeur inconsciente, dans une impuissance complète de réfléchir. Il sentait le brouillard le pénétrer, tendre un voile sur sa pensée obscurcie, imbiber ses tissus, et les imperceptibles gouttelettes d'eau toujours en mouvement s'évaporant, revenant liquides s'attacher à sa chair, s'endosmoser à travers la peau, se répandre dans son sang appauvri qui coulait plus clair, plus fluide.... Et le jour durant, cette pénible impression persista, apportant un indéfinissable malaise, une torpeur flasque, au besoin d'assoupissement général qui interdit à Maurice tout travail soutenu....."
[3] Giacomo Leopardi, 'IV Proposta di premi fatta dall'Accademia dei Sillografi', in: Operetti Morali (Milano, presso Ant. Fort. Stella e figli, 1827). (Pag. niet bekend: bibliografische referentie naar het verzameld werk: Leopardi, Tutte le opere (A Cura di Francesco Flora) (Milano, Mondadori, vol. I : I Canti e le Operetti morale (1937, LXXVIII, p. 835 e.v., 1146)).
[4] Alfred Walravens.

Register

Naam - persoon

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Leopardi, Giacomo (° Recanati, 1798 - ✝ Napels, 1837)

Dichter.

Lombroso, Cesare (° Verona, - ✝ Turijn, 1909)

Psychiater en criminoloog.

Marta, Agostino

? - ?

Voorlopig niets teruggevonden.

Richepin, Jules (gen. Jean) (° Médéa (Algerije), 1849 - ✝ Parijs, 1926)

Eigenlijk: Jules Richepin.

Schrijver.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Villiers De L'isle-adam, Jean Marie Mathias Philippe Auguste (° Comte de Saint-Brieuc (Bretagne), 1838 - ✝ Parijs, 1889)

Schrijver.

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.